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En Ile-de-France, un marché noir pour obtenir plus rapidement un rendez-vous en préfecture

La préfecture de police de Paris.

La préfecture de police de Paris. - AFP

Face à l'attente parfois très longue pour obtenir un rendez-vous en préfecture, certains sont prêts à payer un prix d'or pour accélérer leurs démarches administratives.

30 euros pour le renouvellement d'un titre de séjour, 40 euros pour une naturalisation, 150 euros pour un premier rendez-vous. Normalement, les rendez-vous en préfecture sont entièrement gratuits. Mais les créneaux disponibles sont souvent rares et les délais d'attente très longs si bien qu'un marché parallèle se développe proposant d'obtenir un entretien plus rapidement, à prix d'or. 

Selon nos informations, l'ensemble des préfectures d'Ile-de-France sont concernées par ce marché noir. A leur tête: des gérants de cyber-cafés, ou des petites équipes proposant leur service via internet. 

"Nous sommes quatre ou cinq personnes à vérifier constamment si des créneaux se libèrent. Dès qu'il y en a un, nous le prenons. Nous connaissons les horaires et les jours où les rendez-vous sont mis en ligne, ce qui nous rend plus efficaces", explique à BFM Paris l'un de ces vendeurs, anonymement. 

Les contrôles renforcés

En 2018, les préfectures ont dû gérer une augmentation de 20% des démarches de demande d’asile et 30% de délivrance d’obligations de quitter le territoire français. Cela a participé à rallonger encore les files d'attente devant ces administrations et par conséquent à faire fleurir ce commerce parallèle.

Depuis plusieurs mois, les pouvoirs publics tentent néanmoins de renforcer les contrôles. Ainsi, pour certains démarches, il est maintenant nécessaire de renseigner un numéro d'étranger et non plus uniquement son nom et prénom. De cette façon, il est impossible d'échanger ces rendez-vous.

"Mais la majorité des procédures sont toujours uniquement nominatives. Quelqu'un peut ainsi aisément acheter un rendez-vous et dire 'je l'avais pris pour une de mes connaissances qui n'est pas disponible. Donc j'en ai profité.' La Préfecture ne se posera pas de question", explique Marion, consultante en immigration.

Raphaël Maillochon avec Cyrielle Cabot