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En France, un sans-abri sur 10 est diplôme de l'enseignement supérieur

Une personne sans abri sur 10 a décroché un diplôme supérieur.

Une personne sans abri sur 10 a décroché un diplôme supérieur. - PHILIPPE DESMAZES / AFP

D'après une étude de l'INSEE, 14% des personnes sans domicile fixe ont effectué des études supérieures et 10% ont obtenu un diplôme.

La France compte plus de 140.000 personnes sans domicile fixe, soit une augmentation de 50% entre 2001 et 2012. Des chercheurs de l'Insee se sont penchés sur le niveau d'études de ces sans-abris. Résultat: les individus francophones sans logement sont 14% à avoir suivi des études dans l'enseignement supérieur. A la sortie, 10% ont réussi à obtenir le diplôme recherché, soit une personne sur 10.

L'étude indique que les sans-abri diplômés sont généralement issus de catégories socio-professionnelles plus favorisées que ceux n'ayant pas suivi de cursus dans l'enseignement supérieur (39% contre 17%). Ils vivent à Paris ou en région parisienne et sont le plus souvent nés à l'étranger (66% contre 43%), principalement dans les anciennes colonies françaises en Afrique. Leur situation de précarité peut être liée à la difficulté de faire valoir un diplôme étranger auprès des entreprises françaises.

"Leur sans-domiciliation est révélatrice d'une trajectoire de déclassement de diplômés nés à l'étranger et dont les conditions de vie suite à leur arrivée en France ont conduit à la pauvreté, faute de valorisation de leur diplôme, d'obtention d'un diplôme français ou d'une équivalence et, souvent, (à cause) de discrimination", notent les auteurs de l'enquête.

Un quart des SDF de moins de 65 ans travaille

Si les conditions de vie des sans-abris diplômés sont similaires à celles des non-diplômés - ni mieux, ni pire -, une différence subsiste: les diplômés ont un rapport à l'emploi plus dynamique, s'estiment en très bonne santé et ont vécu la sans-domiciliation plus tardivement. Par ailleurs, leur réseau amical et familial est plus actif. 

Autre enseignement de l'étude: un quart des SDF de moins de 65 ans travaille. Un sur deux se dit chômeur et un sur dix n'est pas autorisé à travailler (demandeur d'asile ou en congé maladie de plus de trois mois). Le revenu de solidarité active (RSA) est la ressource la plus souvent perçue.

Mathilde Joris