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Société

En 2014, sept régions seraient supprimées

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A quelques jours de la remise du rapport du comité Balladur sur la réforme territoriale, certaines propositions déjà dévoilées font débat. Notamment auprès des élus des régions qui pourraient être supprimées.

Vous êtes attaché à votre identité régionale, ou au contraire, vous trouvez la réforme proposée par le comité Balladur moderne et bien pensée... Venez réagir dans le forum ci-dessous.

Le comité Balladur pour la réforme territoriale propose un "big bang" ramenant le nombre de régions métropolitaines de 22 à 15, et la création d'un Grand Paris, par fusion de la capitale avec les trois départements de la petite couronne (Hauts de Seine, Seine St Denis et Val de Marne). Huit nouvelles métropoles verraient les jours : Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Nice et Nantes. Enfin, les cantons seraient remplacés par des territoires, qui restent à définir. En revanche, il ne serait pas question de supprimer les 100 départements, mais de redéfinir leur champ de compétences. Ces redécoupages seraient effectifs en 2014. Cette années là, les élections municipales et territoriales remplaceraient les régionales et les cantonales.

Colère des élus locaux, de gauche comme de droite

Si la plupart des élus locaux reconnaissent qu'il faut alléger le millefeuille des collectivités territoriales, beaucoup s'opposent déjà aux "propositions audacieuses" réclamées par Nicolas Sarkozy. Le PS accuse le comité Balladur de vouloir mener une opération favorable à la droite, la gauche dirigeant aujourd'hui 20 des 22 régions métropolitaines. Pour Alain Rousset, président socialiste de la région Aquitaine et de l'Assemblée des régions de France, « la majorité va mettre le foutoir, le chaos. La France a besoin de se redresser, poursuit-il en colère, et on tue la collectivité ! Ce système re-centralisé est insensé et irresponsable. »
Tout aussi remonté, Claude Gewerc, président PS du conseil régional de Picardie, explique pourquoi supprimer des régions serait selon lui une aberration : « Il faut au contraire déconcentrer des moyens de l'Etat pour que les décisions puissent se prendre au plus près de la réalité du territoire. Le vrai problème de l'organisation territoriale, c'est la clarification des compétences : il faut dire qui fait quoi. Ce n'est pas un problème de "taille". »

La Picardie mobilisée

Le sujet qui fâche le plus, c'est la suppression de 7 régions. Parmi elles, la Picardie, qui regroupe 2 millions d'habitants et 3 départements : l'Oise, qui serait rattachée à l'Ile de France, l'Aisne à la Champagne-Ardenne, et la Somme au Nord Pas de Calais. Le projet fait bondir les élus Picards et l'avenir de la région mobilise au delà des clivages politiques. Si les élus socialistes ont été les premiers à réagir, les élus UMP leur ont vite emboîté le pas. A leur tête, Caroline Cayeux, maire et conseillère régionale de Beauvais, appelle tous les Picards à lutter contre "le démantèlement" de la région : « c'est impensable de démanteler aujourd'hui la Picardie. C'est une région qui a beaucoup donné à l'histoire de France, qui a un patrimoine exceptionnel, et les 3 départements forment une entité. »
Bien décidée à sauver la Picardie, l'élu UMP, mettant en avant « l'intérêt général de la région », envisage d'agir avec le PS : « nous sommes prêts à voter des motions avec l'exécutif en place aujourd'hui. » La gauche qui a d'ores et déjà rassemblé 30 000 signatures sur une pétition mise en ligne : "Touche pas à ma Picardie !". Les personnalités Picardes sont aussi mises à contribution : l'ex-miss France Elodie Gossuin, conseillère régionale, ainsi que le journaliste Henri Sannier soutiennent déjà le mouvement. Jean-Pierre Pernaut, l'animateur Sébastien Cauet et la joueuse de tennis Amélie Mauresmo ont été approchés pour défendre la cause de la Picardie et sauver la région.

La rédaction, avec Annabel Roger