BFMTV
Société

En 1912, Franz Reichelt tentait déjà de sauter de la Tour Eiffel avec son costume-parachute

Le récent saut en parachute d'un homme depuis le haut de la Tour Eiffel, avant d'être interpellé, fait écho à une autre tentative non-autorisée par les autorités: celle de Franz Reichelt en 1912. Cette fois-ci, l'issue avait été dramatique.

La Tour Eiffel et les sauts en parachute, une histoire de plus d'un siècle. Jeudi matin, un homme a escaladé le pilier Est de la Tour Eiffel avant de sauter en parachute du haut du monument. Il a ensuite atterri non loin sur le terrain du stade Émile Antoine avant d'être interpellé.

Ce base-jumper n'est pas le premier à avoir tenté l'expérience. Plus d'un siècle auparavant, en 1912, un inventeur de 33 ans s'était lui aussi élancé de la Dame de fer mais cela ne s'est pas bien terminé.

Un prototype de costume-parachute

Il est 8h le dimanche 4 février 1912 quand Franz Reichelt, un tailleur parisien passionné par les airs, vient présenter son costume-parachute en bas de la Tour Eiffel. Il est certain que son invention censée, entre autres, mieux protéger les aviateurs à l'avenir va fonctionner.

Malgré plusieurs échecs avec la combinaison, dont une jambe cassée lors d'un saut d'une dizaine de mètres, il décide de se lancer. Il reçoit alors une autorisation d'essai par la préfecture de police mais uniquement pour un mannequin. Une concession impensable pour celui qui veut marquer l'Histoire avec son propre saut.

La presse est massée au pied du monument lorsque l'inventeur se présente au premier étage à 57 mètres de haut. Il installe un tremplin de fortune avec une table et un tabouret et déloie son costume d'homme-oiseau. Il hésite longuement, puis s'élance.

Dans les airs, le vêtement-parachute ne se déploie pas du tout comme prévu et s'envole au dessus de lui à cause du vent. En quelques secondes, il s'écrase en bas et meurt sur le coup. Le choc est tel que des images d'archives montrent un témoin en train de mesurer la profondeur du trou formé par l'impact du corps avec le sol.

Adrien Chapiron