Violeur en série à Lyon : les étudiantes inquiètes
L’ombre d’un violeur en série plane sur le 8e arrondissement de Lyon. Une information judiciaire est en cours pour cinq faits d’agressions sexuelles ou de viols commis depuis octobre 2012 « et dont on peut penser qu’ils peuvent être imputés à un même individu », a précisé le parquet de Lyon. La police, dans le souci de préserver une enquête délicate, n’a pas apporté plus de précisions.
Le violeur s'en prendrait à ces femmes en fin de soirée, vers 23h, alors qu'elles se promènent ou qu'elles rentrent seules chez elle, dans le quartier des universités. Selon le parquet de Lyon, certaines agressions ont eu lieu sous la menace d'une arme blanche, un couteau ou un cutter. Les présidents des universités de Lyon 1, 2 et 3 ont envoyé un mail à plus de 50 000 étudiants et personnels incitant à la prudence lors de leurs déplacements.
« A l’attention de toutes les femmes et filles… »
L'information a rapidement circulé ce week-end, notamment sur Facebook et par SMS. Et les étudiantes dans le quartier de Monplaisir, près des universités où agirait l'agresseur, sont plutôt inquiètes. Nina, en première année de médecine, a reçu le message : « A l’attention de toutes les femmes et filles, si vous allez chez vous, rentrez de l’école, du bureau ou de n’importe où, six femmes se sont fait violer à Grange Blanche, Monplaisir et Villon ». En apparence, les jeunes étudiantes ne cèdent pas à la panique, mais Sarah n'est pas très rassurée : « On utilise tous les métros, les trams, donc on peut tous tomber sur lui. Il s’en est pas pris qu’à une seule dame, c’est inquiétant ». Charlène a décidé quant à elle d'appliquer certaines mesures de précaution : « Là je vais essayer de rentrer en voiture, avec mes parents, me débrouiller pour rentrer le plus possible avec des amis, pour ne pas être toute seule ». Des organismes de révisions lyonnais ont même décidé d'avancer leurs heures de fermeture pour permettre aux étudiantes de rentrer plus tôt.
« Je rentre moins tard, avant la nuit si possible, je change de chemin… »
Chloé, étudiante en première année de médecine à l'université Lyon 1, a elle aussi décidé de changer ses habitudes : « On se sent moins en sécurité. Généralement, quand on sort de la fac, on a un petit groupe mais après tout le monde se sépare, on prend des chemins différents. C’est assez inquiétant, on peut se retrouver dans une rue toute seule, on ne sait même pas si les gens vont le remarquer ou si quelqu’un va nous aider si on crie, on se sent un peu seules. Je rentre moins tard, avant la nuit si possible, je fais plus attention, je change de chemin, je marche plus vite pour rentrer chez moi ».