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Vincent Peillon, un agrégé de philosophie à l'Education

Le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, agrégé de philosophie de 51 ans, a une longue carrière au Parti socialiste mais encore aucune expérience ministérielle. Il assumait la charge de ce dossier dans l'équipe de campagne du nouveau

Le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, agrégé de philosophie de 51 ans, a une longue carrière au Parti socialiste mais encore aucune expérience ministérielle. Il assumait la charge de ce dossier dans l'équipe de campagne du nouveau - -

PARIS (Reuters) - Le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, agrégé de philosophie de 51 ans, a une longue carrière au Parti...

PARIS (Reuters) - Le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, agrégé de philosophie de 51 ans, a une longue carrière au Parti socialiste mais encore aucune expérience ministérielle.

Ce débatteur brillant, au physique d'acteur de cinéma, hérite pourtant d'un portefeuille clé, auquel il s'est préparé en assumant la charge de ce dossier dans l'équipe de campagne du nouveau président de la République.

François Hollande a fait de l'éducation, pour laquelle il a promis 60.000 emplois de plus, une priorité de son quinquennat. Or, l'expérience passée a montré, même sous des gouvernements de gauche, que ce portefeuille est tout sauf une sinécure.

Directeur d'une collection consacrée aux grands auteurs républicains, réputé plutôt calme et modéré, Vincent Peillon est passé par différents courants d'une gauche dans laquelle il a grandi depuis son enfance.

Il a été le cofondateur, avec deux enfants terribles du PS, Arnaud Montebourg et Julien Dray, de l'éphémère "Nouveau Parti socialiste" (NPS, 2002-2005), courant qui prônait une profonde rénovation du PS.

Né le 7 juillet 1960 à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, il est issu du côté maternel d'une famille juive alsacienne. Sa mère fut directrice de recherche à l'Inserm. Son grand-père, le professeur Léon Blum, fut l'initiateur de l'insulinothérapie en France. Sa grand mère, Thérèse Lion, était avocate et féministe.

Son père, Gilles Peillon, décédé en 2007, était à la fois banquier et communiste.

Bachelier à 16 ans, licencié de philosophie à 20 ans, le jeune Vincent commence à militer dans la mouvance trotskiste, travaille pour la Société des wagons-lits et crée une société d'importation de saumon fumé, avant de devenir enseignant en philosophie en 1984, puis de passer l'agrégation.

UN ANCIEN DE L'ÉQUIPE ROYAL

En 1992, il est détaché au cabinet du président socialiste de l'Assemblée nationale, Henri Emmanuelli, dont il écrit les discours. Il obtient la même année un doctorat en philosophie.

Après la déroute du Parti socialiste aux élections législatives de 1993, il redevient professeur dans un lycée de Nanterre, près de Paris, mais poursuit son ascension au sein du PS - il entre au bureau national en 1994 et se rapproche de Lionel Jospin, alors premier secrétaire du PS.

Elu député en 1997, il devient secrétaire national aux études. En 2000, François Hollande, successeur de Lionel Jospin à la tête du PS, le prend comme porte-parole.

Il ne réussit pas à se faire réélire en 2002 et devient directeur de recherche au CNRS où il reste deux ans. Il est élu député européen en 2004 - il sera réélu en 2009.

En mai 2005, il fait partie des personnalités du PS qui défendent le "non" au référendum sur la Constitution européenne alors que François Hollande milite pour le "oui".

Lors de la campagne présidentielle de 2007, il est un des porte-parole de la candidate socialiste Ségolène Royal, ex-compagne de François Hollande et mère de ses enfants.

Au congrès de Reims du PS de 2008, c'est encore Ségolène Royal, candidate malheureuse au poste de premier secrétaire, qu'il soutient. Il s'en éloignera ensuite et créera son propre courant, le "rassemblement social, écologique et démocrate".

En 2011, il est favorable à une candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidentielle de 2012 mais rejoindre finalement François Hollande après les déboires judiciaires de l'ex-patron du Fonds monétaire international.

Père de quatre enfants issus de deux mariages, aujourd'hui marié à une journaliste, il a publié plusieurs livres sur l'histoire de la pensée socialiste et républicaine.

Emmanuel Jarry, édité par Gilles Trequesser