VIDEO. Ecole: le clip sur le harcèlement de Mélissa Theuriau hérisse les professeurs
Baptiste, en classe d'école primaire, se fait martyriser par ses camarades chahuteurs dès que la maîtresse a le dos tourné. Une fillette finit par lui tendre la main et l'inciter à parler de ses tourments aux adultes. C'est, en substance, le propos du clip officiel contre le harcèlement scolaire, coproduit par la journaliste Mélissa Theuriau, avec le soutien du groupe Walt Disney.
Mais le message passe très mal auprès des professeurs. Plusieurs syndicats ont demandé lundi après-midi à la ministre Najat Vallaud-Belkacem d'annuler sa diffusion, prévue jeudi prochain sur les chaînes de France Télévisions et Disney pour la journée nationale contre le harcèlement à l'école.
Un clip vu comme "hors sujet et méprisant"
Le harcèlement "n'est pas la conséquence d'un dysfonctionnement des classes, d'un désintérêt des enseignants pour leurs élèves", écrit sur son blog Paul Devin, secrétaire général du syndicat d'inspecteurs SNPI-FSU, voyant dans le clip "un acte de mépris pour les enseignants et les victimes". La vidéo est "hors sujet et méprisante" pour les enseignants, ajoute Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Le clip "montre une enseignante pédagogiquement caricaturale, hurlant et ignorant ses élèves", déplore le Sgen-CFDT. Le Snalc critique "une mise en scène peu nuancée de ce grave problème très mal reçue par les personnels", tandis que la Société des agrégés dénonce "un clip donnant une vision odieusement caricaturée des professeurs".
Le ministère défend les choix de Mélissa Theuriau
Le ministère souligne, lui, que le clip s'adresse aux écoliers "car c'est à cet âge que le harcèlement débute". "Dans la plupart des cas, les enfants n'en parlent pas aux adultes" et "les faits se déroulent lorsque ceux-ci ont le dos tourné". Mélissa Theuriau, qui a réalisé la vidéo "gracieusement", l'a testée "auprès d'enfants et le message a été très bien compris: les victimes reconnaissent leur souffrance et les témoins ressentent de l'empathie et veulent aider leur camarade", ajoute la rue de Grenelle.