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Var : l'ouverture d'une fac portugaise fait polémique

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L'université Fernando Passoa de Porto a ouvert le 12 novembre une antenne en France. Mais l’Éducation nationale ne lui reconnaît pas ce titre. La fac dénonce une réaction "xénophobe".

A La Garde, près de Toulon, un établissement supérieur délivre désormais des diplômes portugais. L'Université Fernando Passoa (UFP) de Porto y a ouvert, depuis le 12 novembre dernier, une antenne dans les disciplines de santé, avec des cours dispensés en français.

Université ? La ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, conteste l'octroi par l'établissement de ce terme. Se basant sur l'article L.731-14 du code de l'Education, qui prévoit que "les établissements d'enseignement supérieurs privés ne peuvent en aucun cas prendre le titre d'université", elle a demandé une recteur de l'Académie de Toulon d'intenter une action en justice.

Saisi pour "usage abusif du terme "université"" et "non-respect des règles du régime de déclaration préalable nécessaire pour l'ouverture de ce type d'établissement", le parquet a ouvert une enquête préliminaire.

"Préoccupations sur la qualité de la formation"

Geneviève Fioraso a ainsi a fait part de ses "préoccupations sur la qualité de la formation et de la capacité de la structure à répondre aux exigences d'un enseignement technique dans les disciplines de santé."

Des disciplines tellement sélectives en France que de nombreux étudiants français se tournent déjà vers des structures étrangères, notamment en Belgique ou en Roumanie. Mais c'est la première fois qu'une fac de ce type vient concurrencer les formations françaises sur son propre sol.

Ainsi, l'établissement détournerait la règle du "numérus clausus" en vigueur en France dans les facultés de médecine.

"Xénophobe"

Côté portugais, on s'insurge. "Je n'accepte pas ce type de réaction de nature xénophobe et jacobine, qui refuse à un petit pays comme le nôtre le droit d'avoir des institutions qui souhaitent s'internationaliser", a réagi dans la soirée Salvato Trigo, le recteur de l'université basée à Porto.

"Malheureusement, la majorité des Français continue de voir le Portugal comme le pays de la valise en carton, des maçons et de ces Portugais qui menaient une vie très dure dans les années 1960 et 1970 dans les bidonvilles de Paris. Ce Portugal n'existe plus !", a-t-il également fustigé.