Vacances d’été réduites: qui est pour, qui est contre?

Dimanche soir, Vincent Peillon a évoqué des vacances d’été raccourcies à six semaines pour les élèves. Une annonce applaudie par les parents, mais qui fait grincer des dents les syndicats de profs.

Dimanche soir sur BFMTV, le ministre de l’Education Vincent Peillon a annoncé être favorable à des vacances d’été raccourcies à six semaines.

> Les parents d'élèves satisfaits, mais...

La FCPE, principale organisation de parents d'élèves, applaudit. "On est très satisfait, c'est nos demandes, a déclaré Jean-Jacques Hazan. Cinq heures de classe par jour à l'école, pas plus de six heures au collège, jamais plus de sept au lycée. 90 minutes garanties à tous le midi, jamais plus de sept semaines de classe d'affilée, jamais moins de deux semaines de congé et une réduction des vacances d'été : c'est une demande sociale réelle, qui rejoint le besoin pédagogique", a-t-il affirmé.

Mais le zonage reste un problème pour certaines organisations. Favorable au raccourcissement de deux semaines des congés d'été, Valérie Marty, présidente de la PEEP, a mis en garde sur LCI contre les problèmes d'organisation qu'un passage de 3 à 2 zones entraînerait pour les familles : "C'est le seul moment, avec les vacances de Noël, où l'on peut se rassembler et je pense que les familles y tiennent beaucoup", a-t-elle insisté.

> Les profs préfèrent une réforme globale

Chez les enseignants, on trouve que Vincent Peillon brouille les pistes. Selon Sébastien Sihr, secrétaire national du Snuipp, principal syndicat d'enseignants du primaire, "il faut que Vincent Peillon arrête de faire des annonces intempestives par voie de presse. Il embrouille tout le monde. On ne comprend plus rien aux contours de sa réforme, a-t-il ajouté dans Le Parisien. Si on doit modifier le rythme annuel, parlons-en maintenant, parce que cela a une incidence sur tout le reste".

Bernadette Groison, présidente de la FSU, première fédération de l'éducation, estime de son côté que "les rythmes scolaires méritent qu'on ait une réflexion globale sur l'ensemble du calendrier de l'année. Il faut que le ministre commence une large concertation s'il souhaite avancer sur la question des rythmes scolaires (...) Là, c'est prendre le problème à l'envers, c'est créer une polémique inutile. On a besoin de sérénité et de concertation".

> La droite accuse Peillon de semer le désordre

Christian Jacob, Xavier Bertrand, François Fillon... L'UMP s'est empressée de dénoncer l'annonce du ministre de l'Education. Dimanche soir sur TF1, l'ex-Premier ministre François Fillon a fustigé "l’improvisation du gouvernement" sur un "sujet important", qui mérite une concertation.

Une thèse relayée par les cadres du parti. Lundi matin, Xavier Bertrand a réclamé un recadrage "d'urgence" de Jean-Marc Ayrault pour son ministre, qui selon lui "tourne le dos définitivement aux enseignants". Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, voit en Vincent Peillon un ministre qui "veut avancer tout seul (...), sans aucune concertation", et l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire fustige un "récidiviste de la gaffe". La fronde contre Vincent Peillon est lancée.

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Ariane Kujawski