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Education

Une grande concertation pour « refonder l’école »

Les enfants de moins de 3 ans doivent-ils être plus scolarisés ?

Les enfants de moins de 3 ans doivent-ils être plus scolarisés ? - -

Le ministre de l'Education Vincent Peillon a lancé ce jeudi une grande concertation avec notamment les enseignants, les étudiants et les parents d'élèves. Parmi les sujets abordés, scolariser davantage les enfants de moins de trois ans.

Il faut « refonder l’école de la République » : c’est l’ambition de la grande concertation lancée ce jeudi par le ministère de l’Education, promise par François Hollande pendant sa campagne. Une consultation totalement inédite selon Vincent Peillon, qui servira de base au projet de loi d’orientation et de programmation prévu à l’automne. Le ministre de l'Education l’a dit, il a désormais une obligation de résultat. Il se sait attendu sur cette refondation de l’école que le gouvernement annonce depuis son arrivée au pouvoir. Pour lui, il y a urgence à refonder l’école parce que « lorsque l’école est découragée, la France l’est aussi ».

Thème abordé : la scolarisation des enfants de 2 ans

Syndicats d’enseignants, représentants des parents d’élèves, étudiants, lycéens mais aussi chercheurs et acteurs de l’entreprise participent à cette concertation. Près de 500 personnes au total qui, jusqu’au mois d’octobre, vont plancher sur la réussite scolaire pour tous, l’école primaire, les rythmes scolaires, l’évaluation des élèves ou encore la formation des enseignants. Parmi les thèmes abordés : la scolarisation des enfants de 2 ans. En 2000, le taux de scolarisation de ces tout-petits était de 35%, aujourd'hui il est passé à moins de 13 %.

« Ça peut permettre de les faire progresser dans le langage »

Sébastien Sihr est le secrétaire général du Snuipp, principal syndicat des enseignants du primaire. « Nous sommes favorables à la scolarisation des enfants de moins de 3 ans. On doit aujourd’hui pouvoir garantir le droit de scolariser ces enfants, notamment ceux qui ont des acquis fragiles, ou qui n’ont pas l’étayage familial. Ça peut permettre de les faire progresser dans le langage, de stimuler les "petits parleurs", qu’ils puissent se développer d’un point de vue moteur, culturel. Et ça, c’est bon pour la réussite ultérieure dans la suite de leur scolarité. »

« Je pense qu’il y a des risques de stress »

Pierre Lassus est psychothérapeute, spécialiste des questions liées à l'enfance. « Personnellement, je ne suis pas enthousiaste. Je pense qu’il y a des risques de stress pour l'enfant, il va être confronté à des choses qu’il ne connaît pas, à des réactions qui peuvent être malvenues, inquiétantes, angoissantes. Un petit enfant de 2 ans, qui a un accès très modeste au langage et à la symbolisation, a surtout besoin de sécurité. »

La Rédaction, avec Céline Martelet