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Une forte mobilisation attendue dans l'Education

Les syndicats du public et du privé prévoient une "forte mobilisation" ce mardi dans l'Education nationale pour dénoncer les 14.000 suppressions de postes prévues dans le budget 2012 présenté mercredi au conseil des ministres. /Photo d'archives/REUTERS/Da

Les syndicats du public et du privé prévoient une "forte mobilisation" ce mardi dans l'Education nationale pour dénoncer les 14.000 suppressions de postes prévues dans le budget 2012 présenté mercredi au conseil des ministres. /Photo d'archives/REUTERS/Da - -

par Chine Labbé PARIS (Reuters) - Les syndicats du public et du privé prévoient une "forte mobilisation" ce mardi dans l'Education nationale pour...

par Chine Labbé

PARIS (Reuters) - Les syndicats du public et du privé prévoient une "forte mobilisation" ce mardi dans l'Education nationale pour dénoncer les 14.000 suppressions de postes prévues dans le budget 2012 présenté mercredi au conseil des ministres.

Après 50.000 suppressions de postes entre 2007 et 2010, le gouvernement en a programmé 16.000 pour cette rentrée et 14.000 en 2012, soit au total 80.000 sur le quinquennat. Des suppressions dont les syndicats critiquent les "effets dévastateurs" alors que le nombre d'élèves ne cesse d'augmenter.

Le ministre de l'éducation Luc Chatel avait déclaré mercredi "assumer" ces suppressions de postes.

"Une grève fin du mois de septembre à l'éducation nationale, je n'ai pas le sentiment que ce soit quelque chose de révolutionnaire" avait-il dit sur Europe 1.

Mais, pour les syndicats, cette mobilisation, qui rassemble privé et public, parents d'élèves et étudiants, est le signe d'un grave "malaise" de l'éducation en France.

"Un tel mot d'ordre (...) commun est (...) assez rare", explique à Reuters Luc Viehé, secrétaire général du syndicat professionnel de l'enseignement libre catholique (Spelc).

Depuis 2008, 5.000 postes ont été supprimés dans le privé sous contrat avec l'Etat, et la suppression de 1.350 postes supplémentaires est prévue pour 2012.

Même si les représentants du public soulignent que les établissements privés ont été moins touchés, ils saluent plutôt ce front commun.

"L'urgence c'est de mettre fin aux suppressions de postes pour tous les élèves", a déclaré à Reuters Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, qui rappelle qu'il n'y a pas eu de grève unitaire dans l'éducation depuis deux ans.

"EXASPÉRATION ET LASSITUDE"

Fermeture de classes, classes surchargées, quasi-disparition de la scolarisation des moins de trois ans, suppression de certaines options, la liste des plaintes avancées par les enseignants est longue.

"On sent qu'il y a une exaspération qui monte, qui se mélange avec de la lassitude et de l'épuisement", a dit à Reuters Daniel Robin, co-secrétaire général du Snes- FSU, premier syndicat des collèges et lycées. "Les profs en bavent de plus en plus", ajoute-t-il.

Les syndicats fondent de grands espoirs dans cette journée d'action, qu'ils attendent "massive".

Dans le primaire, où les grévistes doivent se déclarer 48 heures à l'avance, ce sont près de 54% des enseignants, soit plus d'un sur deux, qui seront en grève mardi, selon le SNUipp. Des chiffres contestés par le ministère de l'éducation qui a annoncé 20,51% de grévistes vendredi.

Les plus forts taux de grévistes, près de 80% des enseignants du primaire, sont attendus en Aveyron, en Haute-Garonne, dans le Loir-et-Cher et en Indre-et-Loire, précise le syndicat, qui maintient ses chiffres. Dans la capitale, 55% de grévistes se sont déclarés, et 90 écoles seront fermées.

Difficile en revanche de prévoir le degré de mobilisation dans le secondaire et le privé, où les grévistes ne sont pas obligés de s'identifier à l'avance.

Mais Daniel Robin estime qu'elle sera "puissante". Même écho du côté du privé, où des enquêtes de participation ont été menées en interne. Le syndicat professionnel de l'enseignement libre catholique (Spelc) prévoit la fermeture de plusieurs écoles dans le Nord, la Bretagne et la région Paca.

Près d'une centaine de défilés sont prévus dans toute la France.

Les syndicats s'attendent à ce que leur mobilisation soit plutôt soutenue par les Français.

Selon un sondage réalisé cet été par CSA pour le SNUipp, 82% des Français considèrent que la politique du non-remplacement d'un enseignant sur deux partant à la retraite est "une mauvaise chose". L'école et l'éducation constituent par ailleurs un enjeu important pour 35% des Français, juste derrière l'emploi.

Edité par Yves Clarisse