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Un prof fait polémique en montrant un film anti-IVG

Un enseignant du lycée Les Iscles de Manosque (Alpes de Haute-Provence) a été suspendu pour avoir diffusé un film violent sur l'avortement. Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves choqués.

Un enseignant du lycée Les Iscles de Manosque (Alpes de Haute-Provence) a été suspendu pour avoir diffusé un film violent sur l'avortement. Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves choqués. - -

Un professeur d’histoire-géographie d'un lycée public de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) a été suspendu pour avoir diffusé une vidéo anti-avortement très violente à ses élèves. La plupart des lycéens et de leurs parents sont choqués.

Le ministre de l’Education, Luc Chatel, a annoncé hier mercredi que le professeur, enseignant au lycée public Les Iscles à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), serait suspendu quatre mois à titre provisoire. Une enquête disciplinaire va être lancée contre lui.

Il y a un mois, pendant un cours d’instruction civique, le professeur a projeté à sa classe de seconde une vidéo anti-IVG (interruption volontaire de grossesse), trouvée sur le site anti-avortement « avortementivg.com ». Maxime, élève de seconde au lycée, s’en souvient très bien. « La vidéo, c’est des bouts de fœtus. Des entassements de mains, de pieds… Quand tu parles de la vidéo, tu n’imagines pas ce que c’est. Sur le coup j’étais un peu tétanisé. Je n’ai pas réfléchi, je me suis levé et je suis parti. On est trois à l’avoir fait ».

A son instar, de nombreux élèves ont été choqués par ce film. Une cellule d’écoute et de dialogue a d'ailleurs été mise en place dans l’établissement.

« Ces images, ce n’est pas la réalité »

La plupart des parents, eux aussi, sont sous le choc. Estelle, mère d'un lycéen, a regardé la vidéo sur Internet. Pour elle, ce n’est pas seulement la violence des images qui pose problème. « C’est très grave, parce que si l’avortement est légiféré en France, c’est justement pour éviter les dérives montrées par la vidéo. Les images qu’il a montrées aux enfants, ce n’est pas la réalité. Montrer ça à des jeunes de quinze ans qui n’ont pas de recul, j’ai trouvé ça odieux ».

Certains parents avaient déjà fait part de leur inquiétude dans un courrier récent, où ils dénonçaient le « prosélytisme religieux constant » du professeur et ses « attaques violentes » contre la loi Veil, qui a légalisé l’IVG. Pour Yves, père d’un élève de la classe, l’affaire de la vidéo « correspond à son discours habituel. Il dit que le préservatif ne sert à rien, que ça favorise les conduite à risque, les femmes qui prennent la pilule ou ont des stérilets sont des assassins parce que c’est un moyen abortif ».