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Un million de dollars promis au meilleur professeur du monde

Un élève lève le doigt pour prendre la parole (illustration)

Un élève lève le doigt pour prendre la parole (illustration) - Sébastien Bozon - AFP

Une fondation offre 1 million de dollars à celui ou celle qui sera désigné meilleur professeur du monde. L'an dernier, seuls 10 français avaient postulé.

Un million de dollars pour "le meilleur professeur du monde": tel est le montant promis par une fondation dédiée à l'éducation au gagnant de la deuxième édition d'un concours international. L'objectif est simple: valoriser le métier d'enseignant. 

Comment gagner?

Le concours est ouvert aux professeurs de tous les pays, mais la première édition n'avait réuni que dix candidatures françaises sur un total de 1.300 provenant de 127 pays.

  • Parmi les critères retenus par le jury figurent:

l'utilisation de "pédagogies innovantes et efficaces et produisant des résultats tangibles sur l'apprentissage des élèves"

"la reconnaissance des accomplissements du professeur dans la classe par ses élèves, collègues et autres membres de la collectivité"

"la participation à des débats publics sur le métier d'enseignant via des articles, blogs, conférences", etc.

Le gagnant de la première édition, annoncé en mars 2015, est une enseignante américaine, Nancie Atwell, qui enseigne dans une école du Maine une méthode innovante pour encourager les élèves à lire et améliorer leur expression écrite. Elle a fait don du prix à son école. Les finalistes avaient été départagés par un panel d'une soixantaine de personnalités, des professeurs, scientifiques, chefs d'entreprise, journalistes et même l'acteur américain Kevin Spacey.

  • Les candidats, professeurs du public ou du privé, de la maternelle à la fin du lycée, peuvent s'inscrire du 29 mai au 10 octobre en remplissant un dossier.
  • Quel est le but du concours?
  • "On connaît tous des noms d'avocats, de chefs d'entreprise, de personnalités dans le secteur des nouvelles technologies, mais il y a peu d'enseignants suffisamment célèbres pour servir de modèle" à la jeune génération, explique Vikas Pota, directeur de la fondation, lors d'un entretien avec l'AFP. Une étude conduite par ses services il y a trois ans dans plusieurs pays montrait qu'en France, moins d'un tiers des parents encourageraient leurs enfants à s'engager dans cette profession si ces derniers en exprimaient l'envie.

Le prix "n'a pas vocation à récompenser un travail humanitaire", précise Vikas Pota. "Il récompense l'excellence dans une salle de classe".

Qui organise le concours?

La fondation qui organise le concours a été créée par la famille Varkey, des Indiens immigrés dans les années 50 aux Emirats arabes unis, alors protectorat britannique.

Ils y font fortune en créant des réseaux d'écoles privées, au début destinées aux enfants des expatriés occidentaux ou du sous-continent indien venus dans le Golfe après le boom pétrolier. Le groupe, baptisé GEMS, détient et gère aujourd'hui des dizaines d'écoles privées dans quelque 70 pays, dont la Grande-Bretagne, selon le site de la société.

La fondation travaille dans le secteur de l'éducation: elle accorde des bourses à plusieurs associations, forme des professeurs en Afrique (Ouganda et bientôt Ghana) et promeut le métier d'enseignant. C'est dans le cadre de ce troisième volet qu'elle a lancé en 2014 le prix du "meilleur professeur du monde".

Reste à savoir si les professeurs français se laisseront tenter par l'aventure, ce genre de distinctions ne correspondant pas à la culture du milieu enseignant dans l'Hexagone.

A. D. avec AFP