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Un couple condamné pour avoir privé ses enfants de soins et d'école

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné un couple musulman coupable d'avoir privé ses enfants de soins et d'école pour des raisons religieuses. Le père a été condamné à deux ans de prison dont un ferme et sa femme à un an avec sursis pour "privation

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné un couple musulman coupable d'avoir privé ses enfants de soins et d'école pour des raisons religieuses. Le père a été condamné à deux ans de prison dont un ferme et sa femme à un an avec sursis pour "privation - -

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné un couple musulman coupable d'avoir privé ses enfants de soins et d'école pour des raisons...

LYON, 8 juin (Reuters) - Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné un couple musulman coupable d'avoir privé ses enfants de soins et d'école pour des raisons religieuses.

Le père a été condamné à deux ans de prison dont un ferme et sa femme à un an avec sursis pour "privation de soins mettant des enfants en péril" et "défaut de scolarisation".

Cette famille d'origine algérienne installée à Givors, en banlieue lyonnaise, n'avait jamais envoyé ses cinq enfants à l'école. Au nom de la religion musulmane, les enfants, totalement voilés de noir, étaient cloîtrés dans un appartement sans meuble et aux fenêtres cachées.

Ils sortaient rarement de chez eux et, privés de lumière, souffraient de rachitisme avancé.

"Ces parents les ont menés dans la souffrance et l'ignorance, alors qu'eux étaient aveuglés par leurs certitudes" a dit la présidente du tribunal dans son jugement.

Un médecin avait alerté les services sociaux en 2002 après avoir reçu à l'hôpital le plus jeune fils, souffrant de dénutrition.

Les enfants avaient été placés dans un foyer en 2005. Seule l'aînée a réintégré depuis le domicile familial de Givors.

"Ils sont contents d'être là, car ils peuvent aller à l'école et sont très étonnés quand ils comprennent qu'on peut aller à la mosquée et faire ses prières tout en menant une vie normale", a dit Hélène Fraisse, l'administrateur des enfants.

L'avocate de la partie civile qui représente les enfants, Béatrice Canton-Bebas, a jugé que cette affaire ne relevait pas directement de la religion même si les parents s'y référaient sans cesse pour justifier le traitement infligé aux enfants.

"C'est un problème psychiatrique", a-t-elle dit. "L'expert psychiatre décrit le père de famille comme un despote, paranoïaque qui cherche une emprise sur tout le monde".

Pour l'avocat du couple, les parents "ne pensaient pas faire de mal".

"Ils pensaient que leurs enfants souffraient d'une maladie génétique", a plaidé Simon Oeriu.

Les parents étaient venus à l'audience le 4 mai avec des pancartes clamant "On enlève nos enfants".

Catherine Lagrange, édité par Clément Guillou