BFMTV
Education

Seul un jeune sur deux dit avoir des connaissances sur la Shoah

Charlotte Gal (ici en juin 2001) montre une photo de son père déporté vers les camps d'extermination nazis par la SNCF.

Charlotte Gal (ici en juin 2001) montre une photo de son père déporté vers les camps d'extermination nazis par la SNCF. - Doug Kanter - AFP

Une enquête menée dans 31 pays et présentée mercredi soir à Paris, souligne les disparités importantes des connaissances des jeunes sur la Shoah. En France, seul un jeune sur deux estime avoir des connaissances approfondies de l'extermination des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

A peine un jeune sur deux (47%) a le sentiment d'avoir des connaissances approfondies sur l'extermination des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, selon une étude réalisée dans 31 pays auprès de 31.172 personnes âgées de 16 à 29 ans. Cette enquête intitulée "Mémoires à venir", présentée mercredi soir à Paris en amont du 70e anniversaire de la libération des camps nazis, a été coordonnée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et le think tank libéral Fondapol dans 23 pays européens dont la France, ainsi qu'en Australie, au Canada, en Chine, aux Etats-Unis, en Inde, en Israël, au Japon et en Turquie.

De fortes disparités selon les pays

Ce sondage montre cependant de fortes disparités de perception des événements selon les pays. Si 88% des jeunes Israéliens affichent des connaissances approfondies de la Shoah, ils ne sont que 20% à faire de même au Japon. La France, avec 49%, est légèrement au-dessus de l'ensemble des pays pris dans leur globalité (47%), mais un peu en deçà de la moyenne de l'Union européenne (53%).

Les jeunes Français affirment en revanche à une très forte proportion (88%) que l'extermination des Juifs par les nazis constitue le fait le plus important de la Seconde Guerre mondiale, plus que les Etats-Unis (60%) ou l'Allemagne (73%). Sans surprise, le Japon cite en premier lieu l'utilisation de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki (81%) et la Russie la prise de Berlin par les Soviétiques en 1945 (84%).

La crainte d'une Troisième Guerre mondiale

Les jeunes Français sont toutefois à peine plus nombreux (51%) à considérer que leur gouvernement a agi contre la liberté et la dignité humaine entre 1939 et 1945 que ceux qui pensent le contraire (49%). Ces opinions favorables atteignent des niveaux étonnants dans des pays comme la Hongrie (47%) ou la Croatie (43%).

Enfin, 57% des jeunes du monde - et presque autant de jeunes Français (56%) - estiment qu'une Troisième Guerre mondiale est possible "dans les années qui viennent", une opinion qui va de 35% au Japon à 86% en Ukraine.

S. C. avec AFP