BFMTV
Education

Retraites: 12,5% de grévistes attendus dans les écoles, 35% à Paris selon le ministère

Une école à Paris (photo d'illustration)

Une école à Paris (photo d'illustration) - Thomas Samson - AFP

Les estimations du ministère de l'Éducation nationale et celles des syndicats annoncent une baisse de la mobilisation. Jeudi dernier, ils étaient 51% de grévistes dans le primaire et 42% dans le secondaire, selon le ministère, autour de 70% selon les syndicats.

Environ 12,5% des enseignants du premier degré (écoles maternelles et primaires) devraient être en grève en France ce mardi, pour la nouvelle journée de manifestations contre la réforme des retraites, a indiqué le ministre de l'Éducation nationale sur France Inter.

"C'est très différent d'une région à l'autre, Paris en particulier dénote par un taux de grève plus important, autour de 35%", a ajouté Jean-Michel Blanquer. Jeudi dernier, ils étaient 51% de grévistes dans le primaire et 42% dans le secondaire, selon le ministère (autour de 70% selon les syndicats), des taux records depuis 2003.

Le principal syndicat des enseignants du premier degré SNUIPP-FSU avance pour ce mardi les chiffres de 20 à 30% de grévistes dans le primaire et 30% d'écoles fermées en France. Jeudi dernier les estimations étaient de 80% de grévistes et une école sur 2 fermée. 

"On s'oriente vers une baisse des pensions de 30 à 40%"

À Paris "près de 50 écoles (sur 650, ndlr) s'annoncent fermées et des centaines de collègues sont en grève reconductible vendredi, lundi et s'annoncent déjà grévistes pour les jours à venir", déclare à BFMTV Elisabeth Kutas secrétaire générale du SNUIPP 75.

Selon le projet de réforme, leur retraite ne serait plus calculée sur les six derniers mois de salaire, mais sur l'ensemble de leur carrière. En contrepartie, les primes seraient intégrées. Or les professeurs, notamment du primaire, n'en touchent quasiment pas.

"C'est impossible d'avoir ce projet là, le système à points ça n'ira pas et on sait déjà qu'on s'oriente vers une baisse des pensions de 30 à 40%", continue Elisabeth Kutas.

"Leurs primes sont plus basses que celles des fonctionnaires comparables"

Interrogé sur les moyens de compenser cette possible perte, via des hausses de salaires ou de primes, Jean-Michel Blanquer a répondu que cela pouvait "être un peu des deux, ça se discute", mais, a-t-il ajouté, "les primes c'est le sujet sur lequel il y a du retard". En effet "les professeurs, s'ils devaient perdre au titre du système de retraite ce serait parce qu'aujourd'hui, leurs primes sont plus basses que celles des fonctionnaires comparables", a précisé Jean-Michel Blanquer.

"Si on a besoin on devra s'inscrire dans un mouvement de grande ampleur parce qu'on a bien vu qu'une journée, même si elle était massive n'a pas suffi à faire reculer le gouvernement", lance Elisabeth Kutas. "Aujourd'hui on ira manifester dans un cadre interprofessionnelle parce que c'est tous ensemble qu'on va gagner parce qu'on est tous concernés".

Le ministre de l'Éducation a de son côté affirmé que "s'il y avait le retrait de la réforme", une "hypothèse d'école [qui] n'arrivera pas", les professeurs en seraient les "principales victimes", puisque "tout un pan de la justification [des hausses de primes, ndlr] ne serait plus là".

Salomé Vincendon avec AFP