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Reconfinement et écoles: parents et enseignants réclament de l'anticipation pour se préparer

Dans le cadre d'un reconfinement "hybride", l'exécutif envisage un rallongement des vacances scolaires de février.

Le confinement pourrait finalement ne pas être "très serré", mais "hybride". Si les contours de cette nouvelle quarantaine, qui apparaît quasi-inéluctable face à la propagation des variants du Covid-19 sur l'ensemble du territoire, ne sont pas encore clairement définis, le gouvernement semble vouloir tirer les leçons des deux premiers confinements.

Ainsi, Emmanuel Macron, qui pourrait prendre la parole d'ici la fin de semaine afin d'annoncer les nouvelles mesures mises en place, souhaite protéger les plus jeunes et les étudiants, qui paient un lourd tribut depuis plusieurs semaines. Ainsi, parmi les options posées sur la table de l'exécutif figure l'allongement des vacances d'hiver, pour freiner la circulation des variants en profitant de l'interruption de février.

Sur BFMTV, Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des enseignants de l’UNSA, estime que cet allongement des congés est "la moins pire des solutions" pour ne pas mettre l'enseignement en danger.

"Nous comme l’ensemble des enseignants ne voulons pas revivre ce qu’on a vécu au printemps dernier. Le rallongement des vacances, c’est la moins pire des solutions si ça peut empêcher de remettre en branle tout cet enseignement à distance qui a été si dur à tenir et où nous n’avons pas réussi à maintenir tous nos élèves à flot", explique-t-il.

"Il faut qu'on ait le temps"

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer veut à tout prix éviter une fermeture des établissements,. L'exécutif a "toujours comme boussole, autant que possible, de permettre à nos enfants d'aller à l'école", a abondé ce jeudi Gabriel Attal. Mais linquiétude est malgré tout grande chez les enseignants comme chez les parents, qui redoutent un manque d'anticipation de la part des autorités qui pourrait alors mettre les établissements scolaires dans la même situation qu'en mars dernier.

"Ce qui nous frustre un peu, en tant que parents, c’est ce manque d’anticipation de cette situation", regrette sur BFMTV Nageate Belahcen, vice-présidente nationale de la FCPE. "Ça fait déjà presque un an qu’on vit cette pandémie, qu’on a vécu deux confinements, les parents n’ont pas oublié le premier, surtout pas. On apprend la fermeture des écoles un soir, ça a été le branle-bas de combat", poursuit-elle, déplorant de devoir "encore attendre" pour connaître les plans du gouvernement.

Dans la hiérarchie des établissements scolaires, on espère des annonces claires et rapides en cas de fermeture des écoles.

"S’il s’agit de dire à nos élèves qu’on va s’occuper d’eux pendant une, deux, trois semaines à distance, il faut qu’on ait le temps de leur expliquer comment ça va fonctionner", martèle sur notre antenne Bruno Bobkiewicz, Secrétaire national du syndicat des personnels de direction des proviseurs. "De leur donner potentiellement des travaux et des photocopies, qu’on puisse préparer ce départ de façon un peu moins précipitée qu’au mois de mars où on avait eu que 24 heures pour le faire."

"Moins rude à organiser", "toujours difficile à vivre"

Les professionnels de l'enseignement ne souhaitent donc pas être pris au dépourvu afin d'assurer une continuité dans les cours et ne pas créer d'inégalités en cas de mise en place d'un nouvel enseignement à distance.

"Cela va dépendre de la mesure, mais une remise en route d'un enseignement à distance nécessite une semaine pour d'organiser avec les élèves et les familles. Mais nous n'avons aucune idée du scénario qui sera retenu, et tout ne pourra de toutes manières pas se reposer seulement sur l'école. On ne peut pas considérer les mesures sur l'école de manière isolée", reprend Stéphane Crochet.

Pour lui, des leçons devraient également être tirées des derniers confinements. "Nous avons progressé, car on a une expérience", reconnaît-il. "En revanche, il n’y a pas eu de travail d’accompagnement suffisant pour passer de nouveau cap. On a une expérience acquise pour les enseignants, mais aussi les élèves. Ce sera moins rude à organiser, mais toujours difficile à vivre."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV