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Prof, un métier plus vraiment à la mode...

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+ 6% d’inscrits aux concours de l’Education nationale. « Les métiers de l'enseignement continuent d'attirer les jeunes diplômés », en conclue Luc Chatel. Plus que sceptiques, les profs dénoncent une dégradation de leur métier et « une hypocrisie » du gouvernement.

Selon le ministère de l'Education nationale, il y a 69 000 candidats inscrits pour les concours de 2012. Une augmentation de 6% par rapport à la session 2011. Dans un communiqué, Luc Chatel se réjouit que « les métiers de l'enseignement continuent d'attirer les jeunes diplômés ». Et le ministre de l'Education en est certain : la campagne de publicité du mois de juin pour promouvoir le métier de professeurs « n'y est pas pour rien ».

Moins de la moitié des inscrits se présentent réellement aux épreuves

Mais si ce chiffre de 69 000 candidats est réel, il y a une vraie différence entre le nombre d'inscrits et le nombre de ceux qui se présentent le jour du concours. Pour la session 2011 des concours du second degré, sur 65 000 candidats, un peu moins de la moitié ont réellement passé le concours.

Les inscriptions se faisant un an à l'avance, entre temps, certains se découragent, d'autres trouvent leur bonheur dans une filière différente. Autre phénomène : les inscriptions pour 2012 se font avant la publication des résultats de 2011. Donc parmi ces 69 000 candidats, il y a aussi tous ceux qui ont eu le concours cette année mais qui se sont réinscrits avant.

En bref, pour savoir si oui ou non, le métier de profs est plus attrayant. Il faudra attendre le nombre de participants aux concours... mais l'année prochaine !

« Des conditions d’entrée dans le métier tellement catastrophiques… »

« Ce qui est important c’est le nombre d’étudiants inscrits qui se présentent aux épreuves, note en effet Daniel Robin, secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du second degré, avant de dire son inquiétude face au déroulement des stages à la rentrée : Les conditions dans lesquelles les stagiaires sont entrés dans le métier cette année, ont été tellement catastrophiques que toute la presse en a parlé ; ça s’est su, et ça, ce n’est pas motivant ».

« De moins en moins de places dans les concours »

Luc Chatel pense que la campagne du mois de juin qui annonçait le recrutement de 17 000 personnes a joué un rôle positif dans l’augmentation du nombre d’inscrits au concours. Mais pour Camille, qui a eu son CAPES d'histoire-géo cette année, c'est de l'hypocrisie : « Cela m’a vraiment étonné puisqu’elle est apparue au moment où l’on annonçait des fermetures de classes. Du coup, il y a eu vraiment un décalage, une surprise. Cette campagne nous paraissait surtout très hypocrite puisqu’il y a de moins en moins de places dans les concours et que leur but ce n’est pas d’ouvrir les concours mais de faire des vacataires et des contractuels, qui sont bien plus faciles à gérer. Pour moi, c’est de la poudre aux yeux. »

La Rédaction, avec Alexis Bedu