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Pourquoi les enseignants font grève ce mardi

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Les enseignants protestent ce mardi contre la suppression de 14 000 postes et contre le projet de réforme de l'évaluation des enseignants, qui devrait entrer en vigueur à la rentrée prochaine et faire du chef d'établissement, le seul évaluateur déterminant l'évolution du salaire. Témoignages.

Les enseignants dans la rue ce mardi. Ils protestent contre la suppression de 14 000 postes et contre le projet de réforme de l'évaluation des enseignants. Avec cette réforme (supposée entrer en vigueur à la rentrée prochaine), l'évaluateur deviendrait le seul chef d'établissement, à l'occasion d'un entretien tous les trois ans, qui déterminerait l'évolution du salaire. Un rôle qui était partagé jusqu’à maintenant entre le chef d’établissement et l’inspecteur d’académie.
Seuls 52 départements ont appelé à une mobilisation ce mardi. L'Education nationale annonce 12% de grévistes dans le primaire. Une manifestation nationale est organisée à Paris. Elle partira de la place Edmond Rostand à 14h, pour se diriger vers la Bastille.

« Le chef d’établissement omniscient, c’est une aberration ! »

A Aix-en-Provence, José Fouque, le proviseur du lycée Vauvenargues pratique depuis quelques années ce qu’il appelle lui-même « les entretiens de progrès ». Il assure que ça n’entre pas en compte dans la notation des enseignants mais que cela permet des échanges constructifs avec eux. « En revanche, explique-t-il, je suis complètement contre la disparition de l’appréciation de l’inspecteur pédagogique en général. Je ne peux pas m’en passer, parce que je ne suis pas compétent dans toutes les disciplines, donc je ne peux pas juger de la manière d’enseigner le théorème de Pythagore ou la fonction sinus… Le chef d’établissement omniscient, c’est une aberration ! ».

« Le "new public management", on n’en veut pas ! »

Yves Trichet, professeur des « sciences de l’ingénieur » à Vauvenargues et délégué du SNES, n’est pas d'accord avec la méthode de son proviseur : « Même si ça ne débouche pas sur une notation, ça ouvre la porte à beaucoup de passe-droit ; il n’y a plus le statut du professeur, ça devient une sorte de contractuel, comme dans les pays anglo-saxons, où ils négocient une sorte de contrat de travail avec le chef d’établissement. C’est aussi ce qu’on appelle le "new public management", qui consiste à faire rentrer dans les services publics des techniques de management venant de l’industrie. Et ça, on n’en veut pas ! ».

La Rédaction, avec Lionel Dian