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Pour Manuel Bompard, le message de Gabriel Attal sur l'abaya "ne va pas faciliter la vie" des chefs d'établissements

Sur BFMTV, le coordinateur de La France insoumise affirme que les proviseurs, qui devront appliquer l'interdiction de l'abaya décidée par Gabriel Attal, auront des difficultés pour "faire la distinction" entre ce vêtement et une autre robe longue.

Gabriel Attal a envoyé ce jeudi soir, veille de pré-rentrée des enseignants, une note de service aux chefs d'établissements au sujet de l'interdiction de l'abaya et du qamis. L'objectif est d'aider les proviseurs à appliquer cette interdiction, décidée par le nouveau ministre de l'Éducation nationale au nom de la laïcité. "Ce message comme cette décision ne va pas du tout leur faciliter la vie", réagit sur BFMTV

"En vérité, il leur appartiendra de déterminer ce qui s'apparente à une abaya et ce qui s'apparente à une robe longue. Faire la distinction entre les deux va être extrêmement compliqué pour eux", affirme le coordinateur de La France insoumise.

"En vertu de l’article L. 141-5-1 du Code de l’éducation, qui reprend la loi du 15 mars 2004, le port de telles tenues, qui manifeste ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse, ne peut y être toléré", peut-on lire dans la note publiée ce jeudi dans le bulletin officiel de l'Éducation nationale.

Mais le terme "d'abaya" n'y est pas défini. Comment savoir alors si une tenue manifeste ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse, demande Manuel Bompard.

Tenue religieuse?

Le coordinateur de La France insoumise rappelle d'ailleurs que les autorités religieuses ne reconnaissent pas l'abaya comme un vêtement religieux.

Sur BFMTV, Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman a affirmé que cette ample longue robe "n'est pas une tenue religieuse", mais "une forme de mode":

"Laissez la parole aux personnes concernées, et vous verrez qu'il y a des jeunes femmes qui ne sont pas musulmanes et qui portent l'abaya", note enfin Manuel Bompard.

"Laissez les jeunes femmes s'habiller comme elles le souhaitent, à partir du moment où elles ne portent pas de signe religieux ostentatoire", conclut le député des Bouches-du-Rhône.

Dans le mail qu'il a adressé ce jeudi aux chefs d'établissements, Gabriel Attal insiste sur "le dialogue". Cette phase de dialogue, qui "ne peut s'apparenter à une quelconque 'négociation', est fondamentale" mais peut aboutir en cas de refus de l'élève à une "sanction disciplinaire", rappelle l'Éducation nationale.

Ariel Guez