BFMTV
Education

Peillon lance les discussions sur la réforme du métier d'enseignant

Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon le 15 novembre à l'école Danielle Gouze-Mitterrand de Cluny.

Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon le 15 novembre à l'école Danielle Gouze-Mitterrand de Cluny. - -

Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon lance lundi les discussions avec les syndicats sur la réforme du métier d'enseignant, serpent de mer tant le sujet est sensible.

Vincent Peillon a estimé dimanche qu'il fallait "reconnaître l'ensemble des missions" des enseignants et "pas seulement le face à face" avec les élèves, à la veille d'une rencontre avec les syndicats pour lancer la réforme sensible du métier d'enseignant.

"L'obsession de ce pays, ça a été de changer le statut de 1950" des missions des professeurs du secondaire, a dit le ministre de l'Education nationale au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. "Nous le ferons mais pour le faire, il faut respecter les professeurs, il faut travailler sur le fond", a-t-il estimé.

Les attentes des syndicats d'enseignants sont fortes et la tâche de Vincent Peillon, déjà aux prises avec la fronde contre les nouveaux rythmes scolaires, difficile. "Il y a des débats lancinants depuis 20 ou 25 ans: le statut, la bivalence... dont chacun sait quand il les manie que ça bloquerait tout le système", avait-il déploré en septembre.

Réflexion sur "les missions de l'enseignant du XXIe siècle"

Le ministre a plaidé pour une réflexion sur "les missions de l'enseignant du XXIe siècle". "En entrant de cette façon-là, je crois que nous allons avancer", "il faut reconnaître l'ensemble des missions, pas seulement le face à face" avec les élèves, a insisté le ministre.

"J'ouvre ce chantier, comme je l'ai fait (en rétablissant) la formation des enseignants, pour qu'on redonne aux enseignants les moyens d'être le coeur battant de la République", a-t-il affirmé. "Les enseignants ne sont pas simplement dans les quartiers où c'est facile", ils sont aussi "au front de la difficulté sociale, dans les quartiers les plus difficiles", a-t-il ajouté.

13 groupes de travail sur les métiers des personnels de l'éducation

Le ministre met en place 13 groupes de travail sur les métiers des personnels de l'éducation. Il souhaite que les discussions "se concluent soit à la mi-décembre pour un certain nombre de métiers, soit les derniers à la mi-février".

Il y a un an, il s'était dit "prêt à partir de 2013 à ouvrir la grande négociation qui n'a jamais eu lieu dans ce pays sur la refondation du métier d'enseignant: il y a les contenus (qu'est-ce qu'on fait quand on enseigne?), le développement de carrière, le temps de travail et bien évidemment la question de la revalorisation" salariale.

Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération de l'éducation, "il s'agit de travailler pour une amélioration des conditions de travail des personnels". "Tout ce qui serait de l'ordre de l'alourdissement, de la déstabilisation, de l'annualisation ou de toute autre idée saugrenue qui pourrait apparaître ici ou là, nous les combattrons", a-t-elle averti. Christian Chevalier, du SE-Unsa a également prévenu: "Si vous demandez aux enseignants de faire des activités supplémentaires, il faudra du grain à moudre."

|||• Nombres d'heures de cours assurées
Les professeurs des écoles assurent 24 heures de cours par semaine. Dans le secondaire, selon le statut de 1950, un certifié dispense 18 heures et un agrégé 15 heures. Il faut y ajouter le travail "invisible" effectué en dehors des heures de classe: réunions pédagogiques, préparation des cours, corrigés des copies.

M. P. avec AFP