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"Notre santé n’égale pas un diplôme en papier": des étudiants dénoncent les partiels en présentiel

Des étudiants de l'université Paul-Valéry Montpellier 3, le 28 septembre 2015.

Des étudiants de l'université Paul-Valéry Montpellier 3, le 28 septembre 2015. - Sylvain Thomas - AFP

À Lille, Lyon ou Perpignan, les étudiants se mobilisent pour dénoncer la tenue des examens en présentiel, dans des amphithéâtres bondés et mal aérés, et ce alors que les cours se font à distance.

"Notre santé n’égale pas un diplôme en papier", pouvait-on lire sur une affiche accrochée au mur de l’université Sorbonne Paris Nord Villetaneuse, lundi. Des étudiants y avaient organisé un blocage pour obtenir le report des partiels, dénonçant l’organisation des examens en présentiel, en pleine épidémie de coronavirus et alors que les cours se font, eux, à distance. À la suite d’une forte mobilisation, ils ont obtenu le report des examens. Mais ce n’est pas le cas de toutes les facultés de France.

200 dans un amphi

En annonçant le nouveau confinement, Jean Castex avait précisé que les examens et concours pourraient continuer de se tenir dans les universités et établissements du supérieur avec "un protocole renforcé". La règle est le "distanciel" pour tous les cours, à l'exception des travaux pratiques et de "l'enseignement professionnel nécessitant du matériel spécialisé".

Dès novembre, des étudiants faisaient part de leurs inquiétudes. À Lyon 3, une pétition avait été lancée pour réclamer une adaptation de ces partiels. Dans leur texte, les signataires de la pétition demandaient la mise en place "d'examens à distance au moins pour les matières mineures".

"On ne peut pas se retrouver comme la dernière fois à 200 dans un amphithéâtre. Il n'y a pas de possibilité d'aérer, ni de respecter les distances", expliquait Thomas, un étudiant de l'université, au micro de BFM Lyon.

Le présentiel garantit l’équité

Depuis, une pétition semblable a été lancée à Lille en faveur de "la tenue des examens terminaux à distance" et a rassemblé déjà 1300 signatures. "Le choix de rassembler quelques centaines voire milliers d'élèves sur un même site semble plutôt incohérent, même en respectant les gestes barrières et la distanciation sociale", peut-on lire sur la pétition.

À Evry, Perpignan et plus récemment Sorbonne Paris Nord Villetaneuse, les étudiants se mobilisent contre la tenue des examens en présentiel. Dans cette dernière, le blocage a abouti au report des examens.

"Ce qu’ont du mal à comprendre les étudiants, c’est qu’en présentiel c’est équitable pour tous. De ce point de vue, le Covid a bon dos, de dire qu’on ne peut pas passer l’examen en présentiel. Je crois que les règles sanitaires étaient totalement respectées", a déploré Christophe Fouqueré, président de l’Université Sorbonne Paris Nord, auprès de l'émission Quotidien.

Un avis partagé par Alain Sauviat, Doyen de la faculté de droit et d'économie de Limoges, qui affirme à nos confrères de France 3: "On ne sait pas qui remplit vraiment la copie et comment ça se passe. Maintenir ces partiels ici à l’université c’est aussi maintenir la crédibilité des diplômes qu’ils passent."

Pas de problèmes d'Internet ou d'ordinateur

Les blocages et pétitions ne font d'ailleurs pas l’unanimité chez les étudiants. Interrogée par France Info, une étudiante en éco-gestion à Cergy (Val-d’Oise) estime que la présence des étudiants sur le campus permet d’être "dans de réelles conditions”.

“On n'a pas de problèmes de connexion, ni d'Internet, d'ordinateur. Il y a moins de soucis de triche aussi, nous avons 100% d'égalité de chances", soutient-elle.

De son côté, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a réaffirmé au Figaro que "tout est mis en œuvre pour que les partiels, lorsqu'ils ont lieu en présentiel, se déroulent dans le respect des gestes barrières."

Esther Paolini Journaliste BFMTV