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"Mieux se connaître et connaître les autres": on a assisté à un cours d'empathie à l'école

Depuis janvier, 1.000 écoles expérimentent des cours d'empathie. A Laval, l'objectif pour les enseignantes est d'apprendre aux élèves à "exprimer à l'autre ce qui les traverse" et qu'ils arrivent à "s'imaginer vivre les situations des autres".

"Je vais vous demander d'écrire dans votre cahier une de vos qualités". En demandant cet exercice à ses élèves de l'école maternelle Germaine Tillion à Laval (Mayenne) Valérie Gérolami veut leur montrer "qu'on a tous plein de qualités".

Cet exercice est enseigné dans le cadre de cours d'empathie, une discipline expérimentée dans plus de 1.000 écoles en France depuis le mois de janvier. Mais dans cet établissement, l'empathie est enseignée depuis plus de dix ans. Les professeures ont donc adapté leurs cours au kit pédagogique fourni par le ministère de l'Education nationale.

"Toute l'ambiguïté du terme, c'est que ce n'est pas vraiment des cours d'empathie, l'empathie ça ne s'enseigne pas, mais ça s'apprend, au travers de projets collaboratifs et coopératifs", explique Sandrine Morin, enseignante dans cette école. "Une des entrées pour travailler l'empathie c'est de développer les compétences émotionnelles, ce sont des compétences qu'on va travailler dès la petite section et tout au long de la scolarité de l'enfant".

"Apprendre à vivre avec les autres"

Il est par exemple demandé aux élèves de choisir une émotion, de la dessiner et de la mimer pendant que les autres essaient de la reconnaître.

"Un enfant qui va très bien réguler ses émotions, c'est un enfant qui va être par la suite en situation de bien écouter de bien apprendre et d'être vraiment à l'écoute des savoirs enseignés", selon Sandrine Morin.

Autre exercice proposé aux enfants: se trouver des qualités et en trouver à ses camarades. "L'enjeu est de doter les élèves de mots de vocabulaire pour qu'ils puissent exprimer à l'autre ce qui les traverse et que l'autre comprenne les mots qu'il dit et qu'il arrive à s'imaginer vivre la situation de l'autre élève", abonde Valérie Gérolami, directrice de l'école.

Cet enseignement leur permet aussi "d'apprendre à vivre avec les autres", selon elle. "Dans la société actuellement il y a peu d'endroits où on est en situation de vivre avec les autres donc il faut que l'école joue ce rôle-là, même si on aimerait que ce rôle-là soit aussi joué par d'autres partenaires", avance la directrice.

"Elle m'a trouvé des qualités que je ne savais pas"

Du côté des élèves, les cours semblent faire leur effet. "J'ai vécu cette activité incroyable. J'ai pu savoir d'autres qualités sur moi. Cette activité sert à mieux se connaître et à mieux connaître les autres", estime une élève. "Elisa m'a trouvé des qualités que je ne savais pas, ça fait bizarre un peu, c'est agréable", partage une autre enfant.

Des bilans de cette expérimentation des cours d'empathie seront réalisés dans les prochains mois. Ils serviront au conseil supérieur des programmes qui formulera des recommandations avant une possible généralisation dès la rentrée de septembre 2024.

Florent Huvier, avec Emilie Roussey