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Lycéens gardés à vue : y’a-t-il eu abus de pouvoir ?

Une commandante de police a fait intervenir 12 policiers après que sa fille a été insultée

Une commandante de police a fait intervenir 12 policiers après que sa fille a été insultée - -

Trois ados placés en garde à vue pour avoir insulté la fille d'une policière. Parents et professeurs crient au scandale. Donnez votre avis dans notre forum.

Trois adolescents ont été interpellés, fin mars, au sein du lycée Antonin Artaud, dans le 13e arrondissement de Marseille, par une douzaine de policiers. Ils ont ensuite passé 6 heures en garde à vue. Cette interpellation fait suite à une altercation qu'ils avaient eue avec une autre élève, dont la mère est commandante de police. Les faits, qui se sont déroulés sur le trottoir devant l’établissement, se limiteraient à des insultes et au jet d’un bouchon en liège sur la tête de la jeune fille.
Parents d'élèves et syndicats de professeurs ne décolèrent pas. Et la mère de famille fait depuis ce mardi l’objet de deux enquêtes, une interne et une de la part de l’IGPN.

« Ça aurait pu se régler dans l’établissement »

« Ahuri » par cette « intervention musclée et disproportionnée » des policiers, Antoine Hollard, professeur de mathématiques au lycée Artaud et militant du SNES, explique : « le commissariat de Plan-de-Cuques ne fait pas partie du secteur ; il n’y a eu aucun appel du proviseur, aucune plainte déposée, aucune demande au procureur d’intervenir, aucun flagrant délit, ni de blessé. C’est catastrophique pour notre rôle d’éducateur et aussi pour l’image de la police ».
Les parents des élèves concernés ont depuis, été reçus par le directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. Mathilde Cavin, déléguée FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) du lycée Artaud, souligne que ce genre d’affaires peut « se régler à l’intérieur de l’établissement, structuré pour cela ».

« Un fonctionnaire de police se doit d’intervenir »

Côté syndicat de police, on se défend. Yves Robert, délégué régional du SNOP, qui représente majoritairement les officiers de police dans le département, affirme que la fille du commandant de police avait déjà été agressée dans cet établissement. Visiblement gêné quand on lui demande s’il estime pour autant, qu’il y a eu abus de pouvoir, il répond, prudent : « l’enquête pourra le démontrer. Il faut se rendre compte que quand un fonctionnaire de police est avisé ou témoin d’une infraction pénale, il se doit d’intervenir, quel que soit le lieu de la commission des faits. »

Contestés, les placements en garde à vue des lycéens ont pourtant été validés par le parquet de Marseille. Ce qui couvre en quelque sorte l’intervention policière. La mère commandant de police est toujours en activité pendant l’enquête. Le lycée lui est fermé pour les vacances de la zone marseillaise. Peut-être que l’on y verra plus clair à la rentrée…