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Londres: Hollande inaugure un troisième lycée français financé par des entreprises

Le lycée français Charles-de-Gaulle à Londres accueille 4.500 enfants d'expatriés.

Le lycée français Charles-de-Gaulle à Londres accueille 4.500 enfants d'expatriés. - Jon Enoch - AFP

Malgré le grand lycée Charles-de-Gaulle, un collège et 14 écoles bilingues, les places dans les établissements scolaires n'étaient pas suffisantes pour les petits Français dans la capitale britannique. Pour autant, le système scolaire à l'étranger coûte cher aux familles.

A l'instar de leurs camarades en France, 475 enfants d'expatriés à Londres ont repris le chemin de l'école le 3 septembre dernier. Une rentrée particulière puisqu'elle se déroulait au lycée français Winston Churchill, le nouvel établissement français construit dans la capitale britannique. A terme, 1.300 élèves doivent y être accueillis dans les futures années.

La décision de construire un nouveau français sonne comme un soulagement pour les quelques 200.000 expatriés qui vivent à Londres du fait d'un manque de places croissant dans les écoles. Les 4.500 places du lycée Charles-de-Gaulle, l'autre lycée français de Londres, n'étant plus suffisantes. Et preuve de l'importance de cette communauté, François Hollande vient inaugurer officiellement le lycée Winston Churchill ce mardi, avant de rencontrer pour un dîner officiel David Cameron.

12 millions donnés par les entrerises

Et pourtant des voix se font entendre pour dénoncer un établissement pour riches, alors que l'inscription coûte 10.000 livres (14.000 euros) par an . "Il y a tout simplement pas assez de places pour tout le monde, et puis les places demeurent chères, résume pour France Inter cette Française installée à Londres qui a pu inscrire son fils grâce à une bourse. Il y a très peu de bourse qui sont données, les places semblent aller plus facilement vers des gens qui travaillent dans certains secteurs parce que les compagnies qui les emploient ont participé au financement".

"On a quand même le sentiment que expatriés les plus aisés sont favorisés par le système", conclut-elle.

Dans les faits, le lycée, installé dans le quartier de Wembley, au nord-ouest de Londres, a été financé grâce à un partenariat public-privé. La seule solution trouvée, assure-t-on. LVMH, Total, la BNP, Crédit Agricole, entre autre, ont participé. En échange, un tiers des places du nouvel établissements est réservé à leurs salariés. Selon Le Point, 12 millions ont été apportés par ces sociétés. 

"Il s'agit d'un bon exemple de partenariat public-privé", souligne, dans Les Echos, Arnaud Vaissié, président du réseau des chambres de commerce françaises à l'étranger.

Sortir du système français

Malgré la création de cet établissement, la question de la scolarité des Français à Londres reste problématique. Au début de l'année, l'Association des Parents d'élèves du lycée français Charles-Gaulle dénonçait l'augmentation injustifiée de 6,5% des frais de scolarité par l'AEFE, l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger.

"Il nous parait tout à fait navrant que des familles doivent sortir leurs enfants du système français", écrit l'association dans une lettre. "En outre, il est important de sortir du cliché caricatural des Français ayant fait le choix de vivre au Royaume-Uni pour des raisons fiscales ou occupant tous des postes importants de la City ou ailleurs. La situation de I'emploi est effectivement plus facile ici qu'en France (...) mais beaucoup de familles, installées il y a dix ans ou plus en Grande Bretagne n'ont pas, ou plus, de statut d'expatriation", déplorait les parents d'élèves.

J.C.