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Les syndicats enseignants sceptiques face aux évaluations en CP et 6e

Les élèves de 6e et CP seront évalués au niveau national, dès cette année. (Photo d'illustration)

Les élèves de 6e et CP seront évalués au niveau national, dès cette année. (Photo d'illustration) - Patrick Bernard - AFP

Le retour des évaluations généralisées en CP et en 6e, annoncé par Jean-Michel Blanquer ce mardi, ne fait pas l'unanimité auprès des enseignants.

La rentrée s’annonce plus chargée que prévu pour les écoliers. Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a confirmé ce mardi matin, lors d’une conférence de presse, que les élèves de CP et 6e devraient passer une évaluation en français et en maths, et ce dès cette rentrée.

Dans quelques semaines, les plus jeunes seront notamment testés sur leurs capacités d’attention, la lecture, la compréhension de l’écrit, la richesse du vocabulaire ou encore la connaissance des lettres, pour la partie "français". Pour les mathématiques, l’évaluation portera, entre autres, sur les capacités de calcul et la géométrie. Les collégiens seront eux évalués en novembre.

Ces évaluations ne sont pas forcément du goût des syndicats d’enseignants. La secrétaire générale du SNuipp, principal syndicat du primaire, "se demande à quoi vont servir" ces évaluations. Elles "arriveront trop tôt dans l’année pour faire le diagnostic des compétences de l’enfant. D’autant que certains connaissent des difficultés au début du CP le temps de s’adapter et apprennent très bien au trimestre suivant", critique-t-elle auprès de 20 Minutes.

Même son de cloches du côté du SE-Unsa, dont le secrétaire général Stéphane Crochet estime auprès du site spécialisé Le café pédagogique que "l’évaluation est de très mauvaise qualité, avec des exercices stéréotypés", à laquelle "les enseignants de grande section de maternelle vont préparer les élèves".

"Un tabou de la notation"

"Tout - ou presque - passe par le papier et le crayon. Est-ce bien légitime à 6 ans, quand on entre à peine à l’écrit?", s’interrogeait ainsi dans Le Monde Claire Krepper, du même syndicat, à la sortie d’une réunion au ministère de l’Education nationale ce lundi.

Certains défendent tout de même la mesure. Eric Charbonnier, analyste au sein de la direction de l’éducation à l’OCDE, critique un "tabou de la notation" auprès d’Europe1

"La notation peut créer de l'anxiété mais ces évaluations-là n'ont pas pour but d'être publiées ou d'être considérées comme une note supplémentaire pour les élèves", souligne-t-il, arguant que "ce qui est important, c’est d’avoir une connaissance des élèves pour gérer les difficultés de façon plus personnalisées".

En 2009, le dispositif avait déjà été remis au goût du jour par Xavier Darcos. Les évaluations avaient été réalisées par la Direction générale de l’enseignement scolaire, dont le directeur de l’époque n’était autre que Jean-Michel Blanquer. En 2011, le Haut Conseil de l’éducation avait sévèrement jugé ces évaluations, estimant que les indicateurs qui en étaient tirés n’étaient "pas fiables".

Liv Audigane