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Les mutuelles étudiantes épinglées par l'UFC Que-Choisir

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L'UFC Que-Choisir critique sévèrement le fonctionnement des mutuelles étudiantes, dans une enquête parue mercredi. L'association appelle à une remise à plat de ce système qu'elle juge défavorable aux étudiants, mais aussi coûteux pour les collectivités.

Le constat de l’UFC Que-Choisir est sans appel : « les mutuelles étudiantes ne méritent qu’un bonnet d’âne ». Alors que se prépare la rentrée universitaire, l'association de consommateurs a mené une enquête sur le fonctionnement des mutuelles étudiantes, au nombre de onze. Cette enquête fait suite à des plaintes d'étudiants.
Le résultat est sans appel et conduit l'UFC-Que Choisir à dénoncer « l'opacité » qui entoure l'information aux étudiants, les difficultés que ces derniers rencontrent pour entrer en contact avec leurs mutuelles, et leurs frais de gestion trop élevés.

Clauses abusives

Ainsi, un tiers (180 000) des nouveaux inscrits attend plus de trois mois sa carte vitale et ne peut donc pendant ce délai bénéficier du tiers payant, selon l'organisation. Ceux qui tentent de joindre leur mutuelle doivent en outre s’armer de patience : « moins d’un appel sur deux (45%) aboutit auprès de la LMDE (la principale mutuelle étudiante), contre 88% pour l’Assurance maladie » explique l’UFC Que-Choisir.
Les juristes de l'association ont également relevé des clauses abusives dans les contrats de complémentaires santé de toutes les mutuelles étudiantes. A ce titre, elle les appelle à revoir « sans délai » leurs contrats afin de les purger des clauses abusives qu'ils contiennent. Les plus récurrentes portent sur l'impossible résiliation suite à une modification unilatérale des contrats par les mutuelles, notamment sur les cotisations et les remboursements, l'obligation du mode de paiement (prélèvement), des délais trop courts pour la déclaration des sinistres et la limitation des recours en cas de litige.

Un coût élevé pour la collectivité

Enfin, l'UFC-Que choisir dénonce comme « une anomalie préjudiciable aux étudiants et à la collectivité » le fait que la sécurité sociale étudiante soit confiée aux mutuelles, ce qui est « une singularité française », observe-t-elle. A ce titre, elle réclame que la gestion du régime étudiant soit confiée aux caisses primaires d'assurance maladie, ce qui pourrait engendrer jusqu'à 90 millions d'euros d'économie annuelle pour l'Etat, selon elle.
En attendant, l'UFC-Que choisir se propose d'informer les étudiants dans leur choix de complémentaire santé grâce à un kit pratique qu'elle met à leur disposition et qui comprend des fiches d'information et un comparatif des principales offres du marché.

La Rédaction avec AFP