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Les incidents se multiplient près des lycées

Place de la République à Paris mardi où des centaines de jeunes ont bloqué la circulation avec des poubelles. Les violences se sont multipliées en marge des manifestations de lycéens contre la réforme des retraites, sur fond de mobilisation en hausse pour

Place de la République à Paris mardi où des centaines de jeunes ont bloqué la circulation avec des poubelles. Les violences se sont multipliées en marge des manifestations de lycéens contre la réforme des retraites, sur fond de mobilisation en hausse pour - -

PARIS (Reuters) - Les violences se sont multipliées mardi en marge des manifestations de lycéens contre la réforme des retraites, sur fond de...

PARIS (Reuters) - Les violences se sont multipliées mardi en marge des manifestations de lycéens contre la réforme des retraites, sur fond de mobilisation en hausse pour la sixième journée nationale d'action contre le texte.

Les affrontements ont été particulièrement violents à Lyon, à Nanterre et dans plusieurs endroits de la région parisienne. Une collégienne a été blessée sans gravité dans le XVe arrondissement de Paris par un feu de poubelle.

La police se dit inquiète de voir des "casseurs" étrangers aux lycéens se mêler aux manifestations mais souligne que les jeunes manifestants commettent parfois eux aussi des dégradations et des violences.

A Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), les forces de l'ordre ont procédé à 110 interpellations, dont 81 gardes à vue, selon une source policière.

Le ministère de l'Education faisait état dans la matinée de 379 lycées perturbés, soit 8,8% des lycées du pays, contre 261 la veille. L'organisation lycéenne FIDL parlait de plus de 1.200 lycées mobilisés, dont 850 bloqués, sur les 4.302 que compte la France.

Les syndicats lycéens appellent à participer aux manifestations qui devaient se dérouler dans tout le pays.

A Lyon, où les incidents sont fréquents depuis le début du mouvement, des violences ont eu lieu en marge des manifestations lycéennes.

Des groupes de jeunes ont incendié des automobiles et des poubelles, renversé des camions et des voitures, détruit du mobilier urbain, brisé des vitrines de magasins et de banques à l'aide de chaises volées aux terrasses des cafés, et pillé des magasins, a constaté un journaliste de Reuters.

Les forces de l'ordre ont répliqué par des jets de gaz lacrymogène et procédé à 13 interpellations. La préfecture a recensé en fin de matinée cinq véhicules incendiés et 30 véhicules renversés.

Le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, en déplacement en Asie, a annoncé son retour mercredi matin dans la ville.

NANTERRE PERTURBÉE

Des affrontements ont repris mardi matin pour la deuxième journée consécutive devant le lycée Joliot Curie de Nanterre, où environ 200 jeunes ont fait face à une cinquantaine de CRS, selon un journaliste de Reuters TV.

Lundi, la tentative de blocage de ce lycée avait dégénéré en affrontements entre des jeunes extérieurs à l'établissement et des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de flashballs.

Mardi, des jeunes, pour la plupart dissimulés sous des capuches et des cagoules, ont lancé des pierres et autres projectiles et incendié un véhicule. Les CRS ont répliqué par des charges et des tirs de gaz lacrymogènes.

A Corbeil (Essonne), une soixantaine de jeunes provenant, selon la police, de la cité des Tarterets ont rejoint 250 lycéens de l'établissement Robert Doisneau et ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre.

Les manifestants ont volé des équipements de police et des grenades lacrymogènes dans la voiture d'une commissaire, dit-on de source policière.

A Savigny-sur-Orge (Essonne), ce sont, selon la police, les manifestants lycéens eux-mêmes qui ont dégradé du mobilier urbain, provoquant une intervention des forces de l'ordre.

A Mulhouse (Haut-Rhin), 500 à 600 lycéens et étudiants ont lancé des pierres, dégradé des voitures et brisé des vitrines, a constaté un journaliste de Reuters. La police a répliqué par des gaz lacrymogènes et procédé à plusieurs interpellations.

Le gouvernement et l'Elysée voient dans ces incidents la confirmation des mises en garde contre les risques d'une participation au mouvement.

"Il faut faire très attention à l'arrivée d'un certain nombre de casseurs et je verrai également avec les forces de l'ordre pour que l'ordre public soit garanti", a dit Nicolas Sarkozy, en marge d'un sommet franco-germano-russe à Deauville.

Les organisations lycéennes soulignent pour leur part que l'immense majorité des mouvements se font dans le calme, comme à Paris mardi matin, où des centaines de jeunes ont bloqué pacifiquement la place de la République avec des poubelles, avant que la police ne dégage le passage sans incidents, a constaté un journaliste de Reuters.

Thierry Lévêque, avec Nicolas Bertin et les correspondants régionaux, édité par Jean-Baptiste Vey