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Les femmes souvent plus diplômées que leur conjoint

Un couple contemple la vue sur la Seine, à Paris, le 13 février 2015 (image d'illustration).

Un couple contemple la vue sur la Seine, à Paris, le 13 février 2015 (image d'illustration). - Martin Bureau - AFP

Parmi les générations nées avant la Deuxième Guerre mondiale, la femme était souvent moins diplômée que son conjoint. Mais c'est l'inverse parmi celles nées depuis la fin des années 1950, souligne une étude de l'Ined.

Les femmes sont aujourd'hui fréquemment plus diplômées que leurs conjoints et un haut niveau de qualification n'est plus un obstacle à leur mise en couple, tandis que les hommes non diplômés continuent de rester plus souvent célibataires, selon une étude publiée par l'Ined (institut national d'études démographiques).

L'auteur, Milan Bouchet-Valat, a étudié le niveau de diplômes des conjoints lors de leur première union, depuis les générations nées dans les années 1920 jusqu'à celles nées dans les années 1970, ainsi que le taux de célibat "définitif" de ces cohortes (ceux qui ne se sont jamais mis en couple).

Les femmes sont devenues les plus diplômées du couple

Parmi les générations nées avant la Deuxième Guerre mondiale, la femme était souvent moins diplômée que son conjoint.

Au cours du XXe siècle, l'élévation du niveau d'éducation des femmes, leur entrée massive sur le marché du travail, le développement de la contraception et la fin de la tutelle du mari sur sa femme ont profondément modifié la situation. Le développement du chômage, en augmentant l'incertitude attachée aux carrières masculines, a rendu risqué le modèle où l'homme se spécialiserait dans l'activité professionnelle et la femme dans la sphère domestique.

Depuis les cohortes nées à la fin des années 1950, c'est plus souvent la femme que l'homme qui est la plus diplômée au sein des premiers couples. Alors qu'avant-guerre, les chances de vivre en couple diminuaient régulièrement avec l'élévation du niveau de diplôme chez les femmes, ce modèle n'a plus cours parmi les générations récentes.

"Persistance d'un modèle 'genré'"

En revanche, les chances de vie en couple demeurent inférieures pour les hommes non diplômés. Cette situation révèle selon l'auteur "la persistance d'un modèle 'genré', dans lequel le statut social de l'homme importe plus que celui de sa conjointe".

Si la participation des femmes au marché du travail a explosé entre les générations nées dans les années 1920 et celles nées dans les années 1970, les femmes gagnent en moyenne toujours nettement moins que leur conjoint. Elles continuent par ailleurs à assumer la majorité des tâches domestiques.

V.R. avec AFP