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Les étudiants seuls en scène mardi pour les retraites

Manifestation étudiante à Nantes jeudi dernier. Le principal syndicat étudiant, l'Unef, appelle à des actions dans toute la France mardi contre la réforme des retraites, faisant le pari de la mobilisation malgré les vacances de la Toussaint. /Photo prise

Manifestation étudiante à Nantes jeudi dernier. Le principal syndicat étudiant, l'Unef, appelle à des actions dans toute la France mardi contre la réforme des retraites, faisant le pari de la mobilisation malgré les vacances de la Toussaint. /Photo prise - -

Le principal syndicat étudiant, l'Unef, appelle à des actions dans toute la France mardi contre la réforme des retraites, faisant le pari de la mobilisation malgré les vacances de la Toussaint.

Pour l'Unef, il s'agit de battre le fer avant la nouvelle journée de manifestations et de grèves à l'appel de l'intersyndicale des salariés, jeudi.

Le gouvernement espère de son côté une décrue des rassemblements de jeunes, qui ont parfois mal tourné la semaine dernière, comptant sur les vacances et le vote définitif de la réforme par le Parlement mercredi.

"Demain, ce n'est ni une journée-test ni un baroud d'honneur", a déclaré à Reuters Jean-Baptiste Prévost, qui dirige l'Unef. "Le but est de faire le lien avec la mobilisation des salariés et de passer le cap des vacances".

Selon le dirigeant syndical, la mobilisation des jeunes dépasse le cadre de la réforme des retraites, qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite.

"Les jeunes ne sont pas dupes face aux injonctions contradictoires du pouvoir qui voudrait qu'ils travaillent plus longtemps alors que rien n'est fait pour qu'ils entrent sur le marché du travail", a-t-il expliqué.

Le syndicat Sud Etudiants appuie les initiatives de mardi et prône une "multiplication des actions conjointes salariés-étudiants", comme des opérations péages gratuits ou des relais de jeunes dans les sites industriels bloqués.

"Le mouvement salarié contre la réforme des retraites n'est pas en vacances donc le mouvement étudiant, qui s'appuie dessus, non plus", a déclaré à Reuters Marie Prieur, porte-parole de Sud Etudiants qui réclame le retrait du projet de loi.

L'espoir de l'exécutif de voire le mouvement faiblir voire s'éteindre à la faveur de la pause de la Toussaint "va tomber à l'eau", pronostique la jeune femme.

Lors de la dernière journée d'actions interprofessionnelle jeudi, 70.000 jeunes - lycéens et étudiants confondus - étaient descendus dans les rues, selon les chiffres de plusieurs organisations comme le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), membre du collectif "La retraite, une affaire de jeunes".

LA STRATÉGIE DE LA TENSION?

Depuis vendredi, toutes les académies sont en vacances. Collèges et lycées sont donc fermés, mais ce n'est pas le cas des universités, dont les dates de fermeture varient en fonction de leur date de rentrée.

Au nombre de facs bloquées, l'Unef communique désormais plutôt celui des assemblées générales d'étudiants, parfois massives, qui votent des journées de grève qui coïncident avec les journées de mobilisation interprofessionnelle.

Sud Etudiants a recensé pour sa part une vingtaine de "facs en lutte", soit en grève et fermées, soit partiellement bloquées avec installation de barrages filtrants à l'entrée.

Mais au ministère de l'Enseignement supérieur, on dément ces chiffres. Lundi, il y avait une faculté bloquée, à Pau, et une autre perturbée, Rennes II, a dit un porte-parole.

L'Unef n'appelle pas à des manifestations mardi mais à des actions allant de sit-in devant les locaux de parlementaires, de l'UMP ou du Medef, à des rassemblements et à des "opérations coups de poing", sans plus de précision.

Cette diversification des modes d'action a deux avantages : ne pas compter le nombre de manifestants, forcément inférieur à ceux des autres journées de mobilisation, et prévenir tout débordement, après les violents accrochages qui se sont déroulés en marge des derniers cortèges de jeunes, notamment à Lyon.

Sur Canal +, Jean-Baptiste Prévost a exigé des explications du gouvernement sur les éventuelles consignes données aux forces de l'ordre.

"Je m'interroge : est-ce que les préfets n'ont pas eu pour consigne de faire monter la tension avec les jeunes pour montrer quelques images spectaculaires en fin de JT pour marquer l'opinion ?", a demandé le leader syndical.

Laure Bretton, édité par Yves Clarisse