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Les atteintes à la laïcité à l'école ont bondi en septembre et octobre avant de reculer en novembre

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal à l'Élysée le 22 novembre 2023

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal à l'Élysée le 22 novembre 2023 - Ludovic MARIN / AFP

Le ministère de l'Éducation indique que les deux premiers mois de l'année scolaire "ont été marqués par des circonstances particulières" à savoir l'interdiction du port de l'abaya et les incidents le 16 octobre dernier lors des hommages aux enseignants tués.

Les signalements d'atteintes à la laïcité à l'école ont enregistré une forte hausse en septembre et octobre, en raison de "phénomènes exceptionnels", avant de nettement reculer en novembre, a indiqué jeudi soir le ministère de l'Education.

Les deux premiers mois de l'année scolaire 2023/24 "ont été marqués par des circonstances particulières", souligne le ministère dans un communiqué: "l'interdiction du port de l'abaya et du qami en septembre et l'attentat contre Dominique Bernard suivi des sanctions liées aux incidents durant les hommages du 16 octobre".

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1.812 signalements en octobre

Ont été recensés en septembre 1.034 "faits d'atteinte au principe de laïcité", soit une hausse de 40% par rapport à juin 2023, dernier mois d'école avant les vacances d'été. 81% de ces faits étaient liés au port de signes et tenues religieux (dans près de 500 établissements au total), 4% de contestation de l'enseignement, 3% pour suspicion de prosélytisme, 3% pour refus d'activité scolaire et 9% autres.

Les auteurs de ces faits étaient à 89% des élèves, 6% des parents, 2% des personnels et 2% d'autres auteurs, précise le communiqué.

En octobre, l'assassinat de Dominique Bernard, professeur de français poignardé à mort à Arras par un ancien élève radicalisé, le 13 octobre 2023, "et la consigne de fermeté dans le cadre de l'hommage du 16 octobre" ont "représenté des circonstances exceptionnelles", note le ministère.

Sur les 1.812 signalements enregistrés en octobre (en hausse de 75% par rapport à septembre), 11% relevaient du port de signes et tenues religieux. 21% relevaient de provocations verbales ou encore 20% du refus des valeurs républicaines.

75% de signalements en moins en novembre

En novembre, aucun événement "exceptionnel", rappelle la rue de Grenelle. Les signalements sont au nombre de 460, en repli de 75% par rapport en octobre. 14% des incidents (soit 66) sont liés aux signes et tenues. Ces signalements "sont à leur plus bas niveau depuis un an", selon le ministère.

"Ce que montre ce premier bilan, c'est deux choses", déclare le ministre de l'Education Gabriel Attal, cité dans le communiqué.

Il évoque "une vraie libération des signalements". "Quand il y a un problème, on le dit enfin, et tout remonte", ajoute-t-il.

Quant aux chiffres de novembre, "après une hausse de 155% l'an dernier, l'abaya est à son plus bas niveau historique et devient un phénomène ultra-minoritaire, c'est une victoire pour la laïcité", s'est-il félicité.

H.G. avec AFP