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Le gouvernement opposé à une nouvelle loi sur le voile des accompagnatrices en sortie scolaire

Jean-Michel Blanquer et Edouard Philippe devant l'Elysée. - Alain JOCARD / AFP

Jean-Michel Blanquer et Edouard Philippe devant l'Elysée. - Alain JOCARD / AFP - -

Le gouvernement refuse de légiférer sur la question du port du voile pour les accompagnatrices en sortie scolaire. Devant le Sénat ce mercredi, le ministre de l'Éducation a estimé qu'une loi n'était pas nécessaire, malgré l'agitation d'une partie de la classe politique sur ce sujet.

Bien qu'une partie de la majorité présidentielle y soit favorable, le gouvernement reste ferme: il ne veut pas de nouvelle loi sur le port de signes religieux des accompagnatrices bénévoles lors des sorties scolaires. Emmanuel Macron a même mis en garde, ce mercredi, contre "les amalgames", jugeant "irresponsable de stigmatiser une partie de la communauté nationale".

Depuis la semaine passée, plusieurs voix réclament que le système législatif soit modifié. Vendredi dernier, un élu du Rassemblement national (RN, ex-FN) avait déclenché une polémique en demandant à une mère d'élève qui accompagnait la classe de son fils à une sortie de retirer son voile, prétextant: "c'est la loi". Or rien n'interdisait à cette femme de porter un foulard dans l'enceinte du bâtiment public, puisqu'en tant que bénévole, elle n'était pas soumise à la réglementation en vigueur pour les agents du service public.

"La laïcité est extrêmement moderne"

"Il me semble qu’il y a des choses plus efficaces à faire contre la radicalisation qu’une nouvelle loi sur les sorties scolaires. C’est ma ligne", a déclaré Édouard Philippe sous les applaudissements des parlementaires socialistes, ce mercredi devant le Sénat. La veille, il avait répondu aux attaques venant d'une partie de la classe politique en rappelant la loi à l'Assemblée nationale.

Une position réaffirmée ce mercredi devant le Sénat par le ministre de l'Éducation et de la jeunesse. Jean-Michel Blanquer a répété que pour lui, le port du voile n'était "pas souhaitable". Cependant, il a estimé qu’il ne fallait pas mélanger tous les sujets, avant de défendre le principe de laïcité.

"La laïcité est extrêmement moderne, elle nous est très utile dans la République d'aujourd'hui, parce que nous avons besoin d'une République une, de citoyens égaux. C'est un point extrêmement important, et c'est ce qui nous différencie d'autres pays, y compris de pays voisins", a défendu le ministre de l'Éducation devant les bancs du Sénat.

"Nous devons à chaque enfant la neutralité"

"L'école est la matrice de cette laïcité, et nous devons à chaque enfant la neutralité politique et religieuse dans sa vie quotidienne", a-t-il déclaré, ajoutant que "la question des sorties scolaires est un enjeu hybride parce qu'il s'agit de l'enfant en dehors de l'école mais dans un cadre qui est scolaire".

Pour Jean-Michel Blanquer, une loi sur le sujet du voile "créerait plus de problèmes que de solutions, autrement dit elle serait contre-productive, y compris vis-à-vis de notre enjeu républicain de scolariser tous les enfants, et de faire en sorte que tous les parents se sentent les bienvenus dans l'école de la République". En revanche, a-t-il répété, le voile n'est pas "souhaitable dans le sens où il ne faut pas que cet éléments religieux puissent être interprétés comme du prosélytisme religieux lors de sorties scolaires". 

Jeanne Bulant