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La bataille de Verdun disparaît-elle des nouveaux programmes du lycée en 2019?

Le cimetière de Douaumont à Verdun.

Le cimetière de Douaumont à Verdun. - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a affirmé que la bataille de Verdun "sera évidemment étudiée en première".

"Un véritable choc pour tous les Meusiens." C'est avec ces quelques mots que le journal L'Est Républicain a, dans son édition de samedi, rapporté une nouvelle qui a déclenché une vive polémique sur les réseaux sociaux ce week-end: la bataille de Verdun pourrait disparaître des programmes d'histoire-géographie au lycée pour la classe de première.

"Au lendemain du Centenaire de la Grande Guerre et de ses commémorations, la bataille de Verdun sera balayée des nouveaux programmes officiels de lycée annoncés pour la rentrée de septembre 2019. Remplacée par la bataille de la Somme, plus internationale!", peut-on lire dans l'article du quotidien régional. 

Le maire de Verdun, Samuel Hazard, a dénoncé en pleine séance plénière du conseil départemental "une deuxième mort pour ces soldats, sur ce territoire sacré et martyr"'. 

"Faire confiance aux professeurs"

Dans son Bulletin officiel présentant ses programmes, publié le 22 janvier 2019, l'Education nationale annonce que 11 à 13 heures seront consacrées à la thématique de la Première Guerre mondiale pour la classe de première. Des "points de passage et d'ouverture" indiquent notamment que la bataille de Tannenberg, celle de la Somme et l'offensive des Dardanelles seront abordées.

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educnational.PNG © -

La bataille de Verdun n'est pas mentionnée mais cela ne semble pas signifier qu'elle ne sera pas abordée au lycée. C'est, en tout cas, ce qu'a annoncé le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer sur Twitter ce dimanche:

"La bataille de Verdun sera évidemment étudiée en 1ère. (...) Verdun, déjà étudié en 3ème, est indissociable de la bataille de la Somme."

Comme le souligne le ministre, la bataille de Verdun ne peut pas disparaître du programme de première, comme elle ne faisait déjà pas partie du précédent. Une information également rapportée sur Twitter par Thibaut Poirot, professeur agrégé d'histoire. Dans un long thread, il rappelle "la liberté pédagogique" des enseignants et le fait qu'il faut leur faire confiance pour aborder cet événement historique.

"C'est là que vous ne faites pas confiance aux professeurs, et c'est là où on a un vrai problème. Vous pouvez croire qu'on peut ignorer Verdun, parce que le mot n'est pas écrit dans un programme. Ben non en fait, parce qu'on est peut-être un peu moins cons qu'on en a l'air. Et à supposer qu'on le soit, on aurait toujours une foule de questions par des élèves qui structurent leur rapport à la 1ère GM avec Verdun", écrit-t-il sur le réseau social.

Une position défendue par un autre professeur.

Une pétition en ligne

La possible disparition de la bataille de Verdun pour les lycéens a, par ailleurs, provoqué de vives critiques de la part de l'opposition politique. Le président LR de la région Grand Est Jean Rottner a ainsi qualifié cette décision de "faute contre l'esprit car Verdun n'est pas un simple événement historique, c'est un lieu de mémoire qui symbolise tout à la fois les déchirements franco-allemands et la réconciliation de nos deux nations".

De même que la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse qui parle d'un "un choix qui offense la mémoire des poilus et des taxis de la Marne!". Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN) dénonce quant à elle le "scandale de trop".

Une pétition en ligne, maintenant fermée, a même été lancée, réunissant près de 4578 signatures.

Clément Boutin