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"Je suis dans l'action": Amélie Oudéa-Castéra ne "songe pas à démissionner" malgré les critiques

La ministre Amélie Oudéa-Castéra le 18 janvier 2024

La ministre Amélie Oudéa-Castéra le 18 janvier 2024 - JULIEN DE ROSA / AFP

La ministre de l'Éducation nationale et des Sports se dit "dans l'action" et "prête à contribuer à la réussite de l'école".

Sous le feu des critiques en raison de ses propos sur la scolarisation de ses enfants dans le privé, Amélie Oudéa-Castéra a indiqué ce vendredi 2 février sur TF1 qu'elle ne "songe pas à démissionner", au lendemain d'une grève des enseignants, qui lui a fait savoir sa colère.

"Je suis dans l’action et je veux contribuer à la réussite de l’école", a fait savoir la ministre de l'Éducation nationale, dont le périmètre initial des Sports, s'est élargi lors du dernier remaniement, le 11 janvier. Ni Emmanuel Macron, ni Gabriel Attal ne "sont dans les états d'âme", a-t-elle assuré, concédant néanmoins que "rien n'est garanti", pour son avenir rue de Grenelle.

"J'ai beaucoup de choses à apporter"

Avant de s'empresser de préciser dans la foulée:

"Le sujet n’est pas: est-ce que moi je suis garantie. On a une feuille de route, qui est extrêmement claire, que j’ai travaillée à nouveau avec l'ensemble des organisations syndicales pour la “phaser”.

"J’ai beaucoup de choses à apporter", a insisté Amélie Oudéa-Castéra, parlant de "méthode", de "dialogue", de "volonté", de "courage" et une nouvelle fois d'"action".

Mais réussira-t-elle à clore le chapitre?

Une succession de "mea-culpa"

La membre du gouvernement est embourbée dans la polémique depuis le 12 janvier. Au lendemain de sa nomination à l'Éducation nationale, elle avait justifié la scolarisation de ses enfants dans l'établissement privé Stanislas - où sont observées des "dérives", selon un rapport - par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans l'école publique Littré fréquentée par son fils aîné. Des propos ensuite mis à mal par un article de Libération, le 14 janvier.

Amélie Oudéa-Castéra avait finalement consenti à présenter ses excuses. Sans convaincre. "Mea-culpa", a-t-elle répété ce mardi lors de la cérémonie des vœux du comité olympique français (CNOSF), évoquant "un souvenir erroné de maman vieux de 15 ans". "Cette faute, je ne suis pas sûre d'arriver à me la pardonner à moi-même", a ajouté l'ancienne tenniswoman, qui estime néanmoins être devenue "le symbole d'une caste privilégiée" à "abattre".

Entre 20 et 47% de grévistes jeudi

"Oudéa-Castéra 0/20, au coin!", "Oudéa-Castéra médaille d'or du mépris", "AOC: mets tes baskets (tu seras moins hors-sol)", "Amélie Oudéa casse-toi !": le monde enseignant lui a fait savoir sa colère ce jeudi lors d'une grève organisée initialement pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Avant que s'ajoute comme revendication la défense de l'école publique, après les déclarations de la ministre. Une preuve que les ennuis de cette dernière sont loin d'avoir disparu.

Selon les chiffres du ministère de l'Éducation, 20,26% d'enseignants étaient grévistes jeudi. Le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, a estimé le taux de grévistes dans les collèges et lycées à 47%, et la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, a compté 40% de grévistes dans les écoles maternelles et élémentaires.

"Absolument pas indifférente" aux mots entendus lors de cette mobilisation, Amélie Oudéa-Castéra a néanmoins indiqué qu'elle "entend[ait] l'expression d'une volonté de défendre l'école publique", ajoutant:

"Moi ça me va très bien, l’école publique j’en viens, je sais ce que je lui dois, je sais l'ambition que je porte pour elle et j’aurai à cœur de le démontrer."

Baptiste Farge