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"Inacceptable": syndicats enseignants et élus protestent contre l'interdiction de manifestation jeudi

Manifestation des enseignants le 13 janvier 2022 à Marseille

Manifestation des enseignants le 13 janvier 2022 à Marseille - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Le rassemblement n'a pas été autorisé car la déclaration de manifestation a été transmise trop tard, a expliqué la préfecture de Paris.

La manifestation parisienne de plusieurs syndicats enseignants prévue jeudi 20 janvier, pour protester contre le protocole sanitaire à l'école et le manque de moyens, n'a pas été autorisée par la préfecture de police de Paris, car la déclaration officielle a été faite hors-délai, explique la préfecture dans un communiqué.

Le préfet de Police n'a "pu que constater que les délais légaux n'étaient pas respectés et qu'il ne pouvait donc délivrer de récépissé" autorisant la manifestation, est-il écrit.

Ce refus d'autorisation est considéré comme une interdiction pure et simple par les organisations syndicales, ainsi que par certains élus, alors que les tensions sont à leur comble entre le ministère de l'Éducation et le personnel enseignant. Un recours gracieux a été envoyé par les syndicats contre cette décision.

"Que le droit constitutionnel de manifester soit respecté".

"La préfecture de police de Paris refuse d'autoriser la manifestation organisée par l'intersyndicale d'Île-de-France. Non content de rester sourd à la colère et aux revendications des personnels de l'Éducation nationale, le gouvernement, à travers son représentant, leur dénie le droit de l'exprimer en manifestant dans Paris", regrette la CGT dans un communiqué.

Le syndicat juge cette décision du préfet de police "inacceptable" et dit "exiger que le droit constitutionnel de manifester soit respecté".

"Après une manifestation réussie, le 13 janvier, la préfecture de police interdit l'expression des revendications des personnels à la suite des annonces faites par le premier ministre (...) La FSU proteste vivement et exige que l'interdiction de manifestation soit levée", a demandé ce syndicat dans un autre communiqué.

Face à cette interdiction de manifester, le syndicat FO (France Ouvrière) déclare, lui, que "la manifestation parisienne aura bien lieu" malgré tout ce 20 janvier. D'autre part, devant le motif de délai trop courts affiché, le syndicat "a fait remarquer que les délais étaient encore plus courts entre la décision de mettre en place le dernier protocole sanitaire dans les établissements et sa mise en application", écrit le syndicat dans un communiqué.

"Le gouvernement bafoue la liberté de manifester"

"Après le ministre méprisant et arrogant, le Préfet Lallement jette de l’huile sur le feu en interdisant la manifestation éducation de jeudi", écrit, sur Twitter, la députée de La France Insoumise Mathilde Panot.

Jean-Michel Blanquer "refuse de démissionner sur TF1 et le préfet de police de Paris interdit sous un prétexte totalement fallacieux la manif de l’école jeudi", déclare de son côté Florian Philippot, président du parti Les Patriotes et candidat à la présidentielle.

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a également critiqué cette décision: "Non content de maltraiter les enseignants et les élèves par une gestion sanitaire erratique, le gouvernement bafoue la liberté de manifester".

Il dit son "soutien aux enseignants et à leur droit d'expression" et appelle, comme plusieurs élus l'ont fait ces derniers jours au "départ du ministre Blanquer".

Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), qualifie de son côté la décision de la préfecture "d'inacceptable". "À l’heure où les personnels de l’éducation, comme les personnels soignants et touTEs les salariéEs subissent les conséquences de la politique du gouvernement, celui-ci veut une fois de plus faire taire", écrit-il dans un communiqué.
Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV