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Groupes de niveau: Belloubet assure qu’elle n’a pas “exprimé de désaccord” avec Attal

La ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, et le Premier ministre, Gabriel Attal, le 14 mars 2024 dans un établissement scolaire de Chartres

La ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, et le Premier ministre, Gabriel Attal, le 14 mars 2024 dans un établissement scolaire de Chartres - GUILLAUME SOUVANT / AFP

La ministre de l'Éducation nationale avait parlé de "groupes de besoin" plutôt que de "groupes de niveau", et évoqué une "certaine souplesse" dans leur mise en place, mais Gabriel Attal a repris la main sur ce dossier, lancé lors de son passage rue de Grenelle.

De la friture sur la ligne entre Nicole Belloubet et Gabriel Attal? "Non", répond en substance la ministre de l’Éducation nationale ce vendredi 15 mars sur France Info, assurant ne "pas avoir exprimé de désaccord" avec le Premier ministre concernant la question des "groupes de niveau", voulus par ce dernier dans l’optique d’un "choc des savoirs" à l’école pour élever le niveau des élèves.

En fonctions rue de Grenelle depuis un peu plus d'un mois, Nicole Belloubet a préféré le terme de "groupes de besoin". Tout en évoquant une "certaine souplesse" et la possibilité de "rassembler des élèves en classe entière" pour rassurer les syndicats, enseignants et parents d'élèves qui craignent un "tri social".

La ministre continue d'employer cette expression sur les ondes de la radio publique, "en plein accord", dit-elle, avec le chef du gouvernement.

"Le Premier ministre veut dire la même chose"

La mesure devant s'appliquer pour les élèves de 6e et 5e en mathématiques et en français, Nicole Belloubet justifie son choix de mots ainsi:

"Un élève peut avoir des besoins différents en français et en maths. Mais même en maths, vous pouvez avoir un élève qui est très bon en numération, qui est moins bon en géométrie. Donc c’est, me semble-t-il, davantage ces besoins dans telles ou telles compétences, que son niveau général qui est pris en compte."

"Mais au fond, le Premier ministre veut dire la même chose", insiste l'ex-ministre de la Justice dans la foulée.

Gabriel Attal garde la main

Ce dernier, qui disait emmener "la cause de l'école" avec lui au moment de son départ de l'Éducation nationale, a lié la parole aux actes cette semaine. Hommage aux victimes du terrorisme lundi à Arras où le professeur Dominique Bernard a été tué il y a cinq mois par un élève radicalisé, interview à l'Agence France presse mercredi, déplacement conjoint avec Nicole Belloubet jeudi... Le chef du gouvernement a multiplié les initiatives.

Les groupes de niveau? Une expression utilisée parce qu'elle lui "semble plus claire pour les Français", a expliqué Gabriel Attal à l'AFP. Ces groupes seront "la règle" sur "les trois quart de l'année au moins", quand la classe sera "l'exception", a-t-il également assuré, précisant que les textes officiels paraîtront samedi au Journal Officiel et lundi dans un Bulletin Officiel spécial.

Lors de leur déplacement conjoint jeudi 14 mars dans un établissement scolaire de Chartres (Eure-et-loir) lui et Nicole Belloubet ont cherché à afficher une certaine unité. "Je suis en plein accord avec le Premier ministre", a déclaré la première. Même son de cloche chez le second: "Je pense qu'honnêtement on est assez raccord sur cette mesure".

Afin de rassurer les chefs d'établissements sur la mise en œuvre de ces groupes de niveau sur le terrain, Nicole Belloubet a indiqué qu'"il n'y a pas de modèle unique". "Ce modèle est à construire, établissement par établissement, avec le concours des équipes pédagogiques, des corps d'inspection, qui seront à votre appui", a-t-elle promis

Baptiste Farge