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Grève de la fonction publique, des enseignants et des infirmiers: à quoi faut-il s'attendre ce mardi?

Des syndicats de la fonction publique, de l'Éducation nationale et infirmiers ont appelé à une mobilisation pour la journée de mardi. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, anticipe une grève "très suivie" chez les enseignants.

Mobilisation générale. Huit syndicats de la fonction publique (CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA) appellent à la grève ce mardi 19 mars face à "l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue".

Dans les services publics, "il y aura beaucoup de grévistes", a affirmé sur RMC-BFMTV la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, ce lundi. "Je dis à tous les fonctionnaires qui hésitent peut-être encore: c'est très important d'être en grève demain pour enfin être respectés par ce gouvernement qui ne voit les fonctionnaires que comme des coûts, alors que les fonctionnaires, c'est notre richesse collective", a-t-elle ajouté.

Une mobilisation "très suivie" à l'Éducation nationale?

Plusieurs syndicats de l'Éducation nationale ont aussi appelé à la grève mardi pour demander une hausse des salaires. Dans son communiqué, l'intersyndicale se dit aussi mobilisée "contre le choc des savoirs" et "contre la dégradation des conditions de travail".

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10:38

En décembre, Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, avait annoncé un "choc des savoirs", soit un ensemble de réformes ayant pour objectif d'élever le niveau des élèves. Parmi elles, la création de groupes de niveaux en maths et français au collège, le redoublement décidé désormais par les enseignants au primaire ou encore la mise en place d'une classe spécifique pour les élèves qui ont échoué au brevet.

Les syndicats jugent "particulièrement alarmante" l’annulation de 700 millions d’euros de crédits dans le budget de l’Éducation nationale décidée par le gouvernement dans le budget 2024, même si la ministre Nicole Belloubet a assuré qu'elle ne donnerait pas lieu à des "suppressions d'emplois".

"Nos organisations revendiquent les moyens nécessaires en postes pour baisser le nombre d’élèves par classe, assurer les remplacements et assurer l’enseignement spécialisé quand cela s’avère nécessaire", ajoutent les syndicats.

Sophie Binet estime que la grève va être "très suivie" dans l'Éducation nationale mardi car elle constate "une énorme colère à l'école". Le Snes-FSU, le Syndicat national des enseignements de second degré, a partagé une carte des plus de 120 manifestations prévues à travers la France pour cette journée de mobilisation. A Paris, elle partira à 14 heures du jardin du Luxembourg.

La journée de grève du 1er février dans l'Education nationale avait été très suivie, avec un taux moyen d'enseignants grévistes de 20,26%, selon des chiffres du ministère de l'Éducation. Les syndicats ont avancé des taux de 40% de grévistes dans le premier degré et 47% dans les collèges et lycées.

La semaine suivante, le 6 février, une autre grève avait été suivie principalement dans collèges, où 9,52% des professeurs ont participé à la mobilisation, selon l'Éducation nationale. Un chiffre qui montait à 40%, d'après le Snes-FSU.

Mobilisation des infirmiers

Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et le collectif des infirmiers libéraux en colère ont aussi appelé à la grève mardi. Les deux organisations demandent des revalorisations salariales, l'ouverture de négociations sur les compétences infirmières et "l’ouverture de travaux sur la reconnaissance de la pénibilité" de ce métier ainsi que sur "les simplifications à apporter afin de retrouver une qualité de vie au travail".

Depuis la fin janvier, le collectif asyndical des Infirmiers libéraux en colère organise une mobilisation perlée sur le territoire, avec barrages filtrants et distributions de tracts. Le collectif demande notamment la reconnaissance de la "pénibilité du métier", pour pouvoir partir en retraite à taux plein à 60 ou 62 ans. En réponse, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a demandé un rapport sur la pénibilité du métier d'infirmière libérale, a-t-il indiqué début mars à l'Assemblée nationale.

Sophie Cazaux