BFMTV
Education

Faut-il instaurer un moratoire sur les suppressions de postes d'enseignants ?

Le ministère de l'Éducation Nationale prévoit de supprimer un grand nombre de poste d'enseignants et de remplaçants alors qu’au même moment, le nombre d’inscrits dans le premier degré va augmenter de 4 900.

Le ministère de l'Éducation Nationale prévoit de supprimer un grand nombre de poste d'enseignants et de remplaçants alors qu’au même moment, le nombre d’inscrits dans le premier degré va augmenter de 4 900. - -

Le ministère de l'Education nationale prévoit de supprimer un grand nombre de poste d'enseignants. Au même moment, le nombre d’inscrits dans le premier degré va augmenter de 4 900. Pour les syndicats ces suppressions entraineront la disparition de 1500 à 3000 classes de maternelle et de primaire. Pour ou contre ce moratoire, donnez votre avis dans le forum.

C'est en ce moment que tout se décide. Élus, académies et syndicats enseignants examinent les cartes scolaires départementales. Objectif, déterminer les endroits où il faut fermer ou ouvrir des classes. Dans certaines régions rurales, la suppression d’un poste d’enseignants peut avoir des conséquences plus importantes que la simple fermeture d’une classe.

Dans le département du Lot, 6 classes ont été fermées l'an dernier. Les parents d'élèves en redoutent 10 à la rentrée prochaine. Ils se mobilisent en occupant des écoles ou en sensibilisant les parents le week-end.

« Il y a des parents vont être tentés de mettre leur enfant non pas dans le secteur dont il dépend mais plus proche de leur travail »

Sophie vit dans le village des Junies à 25 km de Cahors (Lot). Mère d'une petite fille qui va rentrer en CP et d'un petit garçon à l'école maternelle. Si leur classe ferme c’est un problème d’organisation pour elle mais pas seulement : ”Ça va vouloir dire de lever les enfants une demi-heure ou une heure plus tôt. Et là on touche à un autre problème qui est le fait que les gens travaillent à un endroit, pour nous c’est Cahors qui est le bassin d’emploi donc les écoles ne sont pas forcément sur le trajet pour aller du village à Cahors. Donc ça veut dire qu’il y a des parents vont être tentés, et on les comprend très bien, de mettre leur enfant non pas dans le secteur dont il dépend mais plus proche de leur travail."

“Nous devons [...] regarder là ou on a besoin de mettre véritablement les enseignants”

Sébastien Sihr est secrétaire général du SNUipp, premier syndicat d’enseignants dans le primaire. Il est pour un moratoire sur la suppression de postes. Pour lui ce “moratoire doit nous permettre : UN de garder tous les postes d’enseignants aujourd’hui pour que l’école continue de fonctionner avec le même nombre d’enseignants. Et DEUX, nous devons non pas ne rien faire rester dans le statut quo mais regarder là ou on a besoin de mettre véritablement les enseignants. Et là ou on en a besoin aujourd’hui c’est en éducation prioritaire sur notre école maternelle et notre école élémentaire en France.

“La réalité c’est que l’on a un nombre suffisant d’enseignants par rapport aux classes”

Guy Geoffroy, ancien proviseur de lycée pendant 30 ans est aujourd’hui député UMP de Seine-et-Marne. Il s'intéresse aux questions d’enseignement et d’éducation. Pour lui, le moratoire n’a pas lieu d’être. “Un moratoire ça veut dire quoi? Ça veut dire qu’on arrête de tenir compte de la réalité des effectifs. Non, je crois que la réalité c’est que l’on a un nombre suffisant d’enseignants par rapport aux classes. Le taux d’encadrement aujourd’hui est supérieur à ce qu’il était il y a une dizaine d’années. Je tiens à le rappeler, le budget de l'Éducation nationale est toujours en augmentation et il n’a jamais été aussi élevé."