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Enseignants en grève: c'est le système D pour faire garder les enfants

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Loïc Venance-AFP

En ce mardi de mobilisation de la fonction publique, c'est le casse-tête pour faire garder les enfants. Et pour les parents, l'heure est au système D.

Système D pour les parents. En cette journée de mouvement social dans la fonction publique, c'est le casse-tête pour trouver une solution de garde. Alors que les personnels de l'Éducation nationale débrayent ce mardi -tous les enseignants sont appelés à la grève par leurs syndicats, y compris ceux du privé- les parents ont dû s'organiser pour faire garder leurs enfants.

Droit d'accueil pour les élèves de maternelle et élémentaire

Certains ont posé une journée de congé. C'est le cas de Marjane, une mère de famille parisienne, interrogée par BFMTV. "J'ai pris ma journée, je reste à la maison. C'est très compliqué sans la cantine et le fait que l'école termine à 15 heures, alors que normalement c'est 16h30."

La loi d'août 2008 a instauré un droit d'accueil des élèves en maternelle et élémentaire. Même si des classes ferment en raison de la grève, les municipalités doivent être en mesure d'assurer le service minimum en accueillant les enfants sur des sites de regroupement ou dans leur école. Un principe seulement valable dans le primaire.

Certaines écoles accueillent ainsi en partie les enfants, impliquant toute une logistique pour les parents. Dans cette école parisienne, les enseignants assurent l'accueil des enfants mais pas la cantine ni les animations dans l'après-midi. Toute une logistique.

"Il faut récupérer les enfants à 11h30, les ramener à 13h30 et les récupérer à 15 heures", indique pour BFMTV Sonia, une mère de famille qui habite Paris.

"On s'est organisé avec les autres mamans"

Pas facile pour les parents qui travaillent. Il a fallu ruser et s'entraider. "Je ne suis pas disponible à 15 heures pour récupérer ma fille parce que là, il n'y a pas d'animation, poursuit Sonia. Du coup, je demande à une maman si elle peut la prendre. Je sais qu'il y a plusieurs mamans qui sont disponibles."

De nombreux parents comptent en effet sur ceux qui ne travaillent pas ou qui ont réussi à se libérer. "On s'est organisé avec les autres mamans, témoigne encore Marjane. Je récupère une autre fillette parce que sa maman ne pouvait pas prendre sa journée."

C'est le cas de très nombreux parents, qui n'ont pas pu se libérer de leurs obligations professionnelles. Comme Jacques, père de deux enfants, qui est travailleur indépendant. Il n'a pas pu annuler tous ses rendez-vous.

"Il y a normalement un service minimum d'accueil mais là, il n'existe pas du tout, regrette-t-il sur BFMTV. Donc on a aucun moyen pour pouvoir se retourner. On a fait appel au système D. On a regardé avec les anciennes baby-sitters et jeunes filles au pair, l'une d'entre elles viendra."

Un mouvement qui promet d'être suivi

Même système D pour Mariana. Pas de cantine, pas de centre de loisirs et seuls quatre enseignants sur neuf seront présents dans l'école maternelle de ses filles. "J'ai pu garder les enfants d'autres mamans il y a quelques semaines lors de la grève précédente. Donc, très gentiment, la maman d'une copine de Kiara garde mes deux filles", témoigne-t-elle pour BFMTV.

À Paris, le Snuipp-FSU 75, premier syndicat dans le premier degré, estime à 55% la proportion d’enseignants grévistes. Il prévoit par ailleurs la fermeture de 70 établissements de la capitale. La journée promet également d’être mouvementée à Rennes où dix écoles devraient rester fermées. De plus, 26 restaurants scolaires n'assureront pas leur service et l’accueil des enfants sera supprimé dans 41 écoles le matin et 35 le soir, selon France bleu Armorique.

Dans plusieurs départements de province, la proportion d'écoles fermées sera également importante: Puy-de-Dôme (25%), Hautes-Pyrénées et Val-de-Marne (18%), Vosges et Guadeloupe (11%), ainsi que Paris et l'Ain (10%). Saint-Étienne n'échappera pas à cette journée de mobilisation. Les syndicats s'attendent à la fermeture des classes dans 20 établissements de la ville. Les cantines seront perturbées dans 25 écoles et seules trois crèches fonctionneront normalement.

Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, s'attend à ce que le mouvement soit "très suivi". 

Céline Hussonnois-Alaya avec Julien Migaud-Muller