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Des propositions pour encourager les apprentis à partir en Erasmus

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

Un rapport d'un député européen remis ce vendredi à la ministre du Travail préconise de développer le programme d'échanges Erasmus pour les jeunes apprentis et en contrat de professionnalisation.

Coup d'accélérateur au programme Erasmus à destination des apprentis. Un rapport remis ce vendredi à Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, préconise d'encourager ce programme d'échange d'étudiants européens pour les jeunes apprentis. Le député européen Jean Arthuis, auteur de ce rapport, formule 16 propositions afin de favoriser leur mobilité à l'étranger.

"Si on donne à l'apprentissage cette image de parcours international, je suis persuadé (...) qu'on pourra susciter des vocations", a plaidé Jean Arthuis.

15.000 apprentis par an en 2022

Depuis que cette possibilité leur a été ouverte, en 1995, 160.000 jeunes Français en apprentissage ou en contrat professionnel ont bénéficié d'une bourse Erasmus, 6800 pour l'année 2017. Mais pour ces derniers, le séjour à l'étranger a souvent été de courte durée, en moyenne deux ou trois semaines. En comparaison, 600.000 jeunes sont partis sous le statut d'étudiant depuis la création du programme Erasmus, qui a fêté ses 30 ans l'année dernière, dont 44.000 en 2017. 

"Mon ambition est d'atteindre 15.000 apprentis par an en 2022", a indiqué la ministre du Travail aux Échos. Selon elle, Erasmus présente de nombreux avantages: l'apprentissage d'une langue étrangère, de l'autonomie, et une "ouverture à la citoyenneté européenne".

"Ces propositions dans la réforme de l'apprentissage"

Cela passerait par une modification du code du travail afin de corriger certaines clauses du contrat pour inciter les employeurs français à permettre à leurs apprentis de rester plus longtemps à l'étranger, notamment celles sur la rémunération et la responsabilité de l'employeur. "Toutes ces propositions ont leur place dans la prochaine réforme de l'apprentissage", a assuré Muriel Pénicaud.

Sachant qu'une bourse Erasmus ne compense pas en totalité la perte de revenu par rapport à un salaire, et que dans certains pays, les entreprises d'accueil ne rémunèrent pas leurs apprentis, Jean Arthuis propose dans ce cas le versement d'un complément, financé par les OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) et distribué par les CFA (centres de formation) d'origine des apprentis.

Multiplier par trois les crédits

Parmi les mesures prônées par le rapport: la simplification de la procédure Erasmus, la création de jumelages entre centres de formation d'apprentis, la mise en place d'une mission "apprentissage-formation professionnelle" au sein de la Commission européenne, mais aussi la multiplication par trois des crédits alloués à ce programme - 2,3 milliards d'euros en 2018.

Jean Arthuis milite également pour que le sujet soit au menu du conseil des chefs d'État et de gouvernement au mois de mars prochain. "Un certain nombre d'autres pays sont prêts à avancer très vite", a assuré Muriel Pénicaud.

Céline Hussonnois-Alaya