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Des DVD à la place des profs ?

Après Grenoble, c'est à Lons-le-Saunier que des DVD remplacent désormais les profs pour certains étudiants.

Après Grenoble, c'est à Lons-le-Saunier que des DVD remplacent désormais les profs pour certains étudiants. - -

Remplacer le prof par un DVD: la méthode existe déjà à la faculté Joseph Fourier de Grenoble ou à l'école d'infirmiers de Lons-le-Saunier. Les étudiants suivent certains cours magistraux sur écran, en amphi ou chez eux. Une idée qui fait grincer des dents.

Et si on remplaçait les professeurs par des DVD ? A Lons-le-Saunier (Franche-Comté), on vient de franchir le pas. Depuis la rentrée 2011, des étudiants infirmiers suivent certains cours théoriques sur écran. Leur établissement, l'Institut de Formation des Soins Infirmiers (IFSI), n'avait pas assez d'enseignants pour tous les élèves. La direction a donc décidé de diffuser des DVD.

Une méthode qui a déjà fait ses preuves

Le procédé existe déjà depuis longtemps à la faculté Joseph Fourier de Grenoble (Isère). Depuis 2006, les étudiants en 1ère année de médecine suivent les cours magistraux sur DVD. Ils ont aussi accès à une plateforme internet où ils peuvent poser des questions à des enseignants. Et à en croire Daniel Pagonis, responsable de la cellule Technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement à Grenoble, la méthode fonctionne : « Personne chez nous ne veut revenir en arrière et les étudiants sont les premiers défenseurs de cette pédagogie. Il y a 6 ans, on était à 30-35% d’étudiants de 1ère année qui réussissaient, l’an dernier on était à 61% ! Certains nous disent que c’est pratiquement comme un cours particulier. Ils ont l’enseignant pour eux, ils peuvent l’écouter à leur rythme. C’est un peu plus propice à un bon apprentissage ».

« Une conception qui relève du XVIIe siècle ! »

A Lons-le-Saunier, en revanche, certains élèves sont furieux. Ils ont lancé une pétition contre la méthode DVD. Pour eux, ça va trop vite: pas le temps de prendre des notes. Ils sont aussi scandalisés de payer 1.200 euros de frais de scolarité pour des DVD. Un avis partagé par Valérie Sultan, responsable au Syndicat National des Enseignants du second degré: « On est contre l’utilisation de ces DVD. Cela relève d’une conception de l’apprentissage qui relève du XVIIe siècle ! Comme si les élèves étaient des entonnoirs que l’on remplit. Or l’apprentissage est un processus actif, même quand il s’agit d’enseigner un savoir théorique. Le DVD, si on n’a pas compris ce qu’il explique, on a beau revenir en arrière il répète la même chose. Un enseignant, lui, va changer sa façon d’expliquer pour permettre à l’élève de mieux comprendre ».

La Rédaction