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"C'est trop dur": l'Allemand, une langue en perte de vitesse dans les écoles

Le nombre d'élèves choisissant l'Allemand comme LV1 à l'école ne cesse de baisser, une division par 4 en 25 ans selon une association. Un désamour qui traduit aussi une crise de vocation du côté des enseignants.

Allemand LV1? "Nein, Danke!" ("Non, merci!", en français). La langue de nos voisins germaniques ne séduit plus les élèves, comme le déplore l'Association pour le développement de l'enseignement de l'allemand en France (ADEAF).

"Moins de 150.000 élèves choisissaient l’allemand comme LV1 en 2021 contre 600.000 en 1994", assure l'organisation. Le total est même tombé à 139.814 en 2022, selon les données du ministère de l'Éducation.

Les raisons de ce désamour? "L'allemand, c'est trop dur", résume un élève parisien au micro de BFMTV. Au contraire, la langue espagnole est plébiscitée en LV2.

"C'est beaucoup plus simple à comprendre, il y a plus de bases (communes avec) le français. Je suis plus attirée par l'Espagne que par l'Allemagne", témoigne une autre élève.

Métier en crise

Le désintérêt des élèves est conjugué à une crise du côté de l'enseignement. En 2023, 58% des postes de professeur d'allemand n'ont pas été pourvus au CAPES, un léger mieux par rapport à 2022 où ce nombre grimpait à 72%.

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"Aujourd'hui, un professeur d'allemand peut être sur 2 ou 3 établissements, ça veut dire sans cesse changer de collège dans la semaine", explique Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU.

"Ça rend le métier encore moins attractif et les conditions de travail plus difficiles".

Pour Thérèse Clerc, la présidente de l'ADEAF, la langue germanique a pourtant un intérêt stratégique pour les élèves. "L'apprentissage de l'allemand offre aux élèves des perspectives professionnelles intéressantes puisque, sur le marché du travail, l'allemand est la première langue demandée après l'anglais, évidemment".

Laura Baqué et Tom Becques