Bordeaux: grève dans les cantines des écoles sur fond de guerre des assiettes

Après la décision d'Alain Juppé d'arrêter l'utilisation des assiettes en plastique dans les cantines, saluée par les parents d'élèves, le personnel municipal de la ville a entamé une grève protestant contre la décision de la mairie.

C'est le feuilleton de la rentrée en Gironde. Lundi, il n'y aura pas d'accueil du soir ni de cantine dans 61 des 100 écoles primaires que compte Bordeaux. La cause? Un rétropédalage de la mairie sur les assiettes utilisées dans les cantines bordelaises. Un affrontement qui dure depuis plusieurs mois, où la municipalité est prise en tenaille entre les parents d'élèves et les agents municipaux.

Ces derniers font front après l'annonce par la mairie d'abandonner les assiettes en plastiques dans les cantines bordelaises, introduites le 1er janvier 2017, pour revenir aux assiettes en céramique. Si le personnel municipal avait salué cette arrivée, les parents d'élèves avaient mis en avant des risques pour la santé des enfants, assure 20 minutes.

Parents d'élèves vs personnel des cantines

Pour Patrick Alvarez, secrétaire général CGT des Municipaux de Bordeaux, l'arrivée des assiettes en plastique avait permis "une baisse de l'absentéisme chez le personnel" des cantines, ainsi qu'une baisse des troubles pour la santé. En effet, les assiettes en copolyester pèsent seulement 220 grammes, contre 400 grammes pour les assiettes en faïence, en vigueur jusqu'en janvier 2017. Selon les calculs de la CGT, le personnel municipal en poste dans les cantines manipulerait près de 900 kilos de couverts par service.

De leur côté, les parents d’élèves, pointent du doigt la dangerosité du copolyester, réchauffé au micro-ondes. Créé en mars 2017, le collectif de parents d'élèves "Pour une cantine sans plastique", militait pour l'abandon des nouvelles assiettes, assurant ne pas avoir été informé par la mairie, persuadé que les assiettes mettent en danger la santé de leurs enfants. Selon eux, les barquettes en plastique utilisées présenterait un risque de perturbateurs endocriniens.

L'utilisation d'assiette en verre trempé plébiscitée

Pour lutter contre ces risques, le collectif de parents d'élèves préconise l'utilisation d'assiettes en verre trempé, moins chères que celles en copolyester (2,50 euros contre 4,50 euros), et à peine plus lourdes (280 grammes).

Les agents municipaux de Bordeaux ont prévu de se rassembler mardi devant la mairie. En attendant, des menus de secours ont été mis en place dans les écoles ou le personnel est en nombre suffisant pour accueillir les enfants. Dans une école, il a été demandé aux parents d'élèves de fournir un pique-nique à leurs enfants, mais 61 écoles ne peuvent assurer ni la restauration, ni l'accueil des élèves. Quinze mille enfants mangent chaque jour dans les cantines des écoles du chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine. 

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G.D.