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Bac 2023: les épreuves anticipées perturbées par la grève contre la réforme des retraites?

Les appels à la grève de plusieurs syndicats pourraient bousculer l'organisation des épreuves de spécialités du baccalauréat, en début de semaine prochaine. Le ministère de l'Éducation assure que tout est sous contrôle, mais le risque de perturbation interroge les aspirants bacheliers.

Les premières épreuves du baccalauréat, programmées dès lundi prochain, pourraient être perturbées par la mobilisation contre la réforme des retraites. Plusieurs syndicats appellent en effet à la grève lors des épreuves de spécialités, lundi, mardi et mercredi prochain, que doivent passer plus de 530.000 candidats cette année.

"La passation des épreuves de spécialités (...) est l'occasion de hausser d'un cran le rapport de force, dans un cadre interprofessionnel, pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites", écrit ainsi Sud Éducation dans un communiqué d'appel à la grève publié samedi.

Peu après cet appel, le premier syndicat des enseignants des collèges et lycées, le SNES, a embrayé ce lundi en annonçant qu'il "déposera des préavis de grève sur la période des examens" car il considère que "pendant le bac, la mobilisation continue".

Incertitude chez les élèves

Les deux épreuves de spécialité correspondent à la dominante du bac choisie par les élèves et comptent pour environ un tiers de la moyenne globale. Surtout, les notes qui en découleront seront les seuls résultats du bac dont disposeront les établissements du supérieur pour sélectionner les candidats sur la plateforme Parcoursup.

Pas de quoi faire cesser la mobilisation selon les syndicats: "Il n'y a aucune raison que les professeurs de lycée soient dans un autre état d'esprit que le reste de la population. Quant au gouvernement, s'il veut éviter ce stress aux élèves: il retire son projet!", abonde le représentant Sud Jules Siran à BFMTV.

La question du report des épreuves se pose donc de plus en plus pour les aspirants bacheliers que BFMTV a pu rencontrer. "C'est très important pour Parcoursup et pour mon avenir. J'espère pas que ça va se passer comme ça", explique une future bachelière d'un lycée parisien, pour qui cette incertitude représente une angoisse de plus.

Mais une de ses camarades relativise: "Moi, si ça se tient pas la semaine prochaine et qu'on a une semaine de plus pour réviser, ça m'arrange un petit peu".

Le ministère affiche sa sérénité

Du côté du ministère de l'Éducation nationale, on affirme qu'il ne faut pas compter là-dessus car tout a été mis en place pour que les épreuves ne soient pas perturbées.

"Nous nous sommes organisés dans tous les centres d'examen pour qu'il y ait par exemple des surveillants qu'on appelle "surnuméraires", c'est-à-dire qu'on a plus de surveillants que nécessaires, comme on a d'ailleurs plus de correcteurs que nécessaires", détaille le directeur général de l'enseignement scolaire (DGesco) au ministère de l'Éducation nationale, Édouard Geffray.

Tout ça "de manière à ce que, si jamais, ici ou là, il manque un surveillant, il manque un correcteur, et pas uniquement pour des raisons de mouvement social mais aussi pour des personnes qui sont malades, etc., eh bien nous puissions faire face à la demande et accueillir chacun dans les meilleures conditions", explique le responsable.

Parmi les autres aspects qui "compliquent les modalités d’action" selon le SNES-FSU lui-même: la "dématérialisation", soit le scan et la transmission des informations des copies des candidats, qui "permet toutes les manipulations à distance, de la reventilation [répartition, NDLR] des lots de copies à la modification des notes".

Par ailleurs, s'il y a des problèmes de transport les jours de mobilisation sociale, une heure de retard maximum sera acceptée. Dans ce cas, les épreuves seront rallongées d'une heure.

Véronique Fèvre, Simon Pires, Louis Léger, Marjorie Marcillac, Blandine D'Alena