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Bac 2022: des professeurs livrent leurs 4 conseils pour réussir le grand oral

S'entraîner à ne pas dépasser les cinq minutes, répondre par des phrases courtes: des enseignants de trois spécialités livrent leurs conseils pour mettre toutes les chances de son côté.

Coup d'envoi du grand oral. À partir de ce lundi et jusqu'au 1er juillet les élèves de terminale sont convoqués pour le grand oral, l'une des nouveautés de la réforme du bac. Une épreuve de vingt minutes en partie debout, devant un jury, durant laquelle les lycéens et lycéennes exposent une question préparée en amont.

C'est l'une des cinq épreuves finales pour les élèves de terminale. Une épreuve coefficient 10 en voie générale, 14 en voie technologique. Des enseignants des trois des spécialités les plus courantes livrent leurs conseils pour ne pas se planter le jour J.

1. Répondre avec des phrases courtes et claires

"Certains membres du jury ne sont pas forcément compétents pour comprendre les enjeux de la discipline", rappelle à BFMTV.com Sébastien Planchenault, président de l'Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (APMEP).

Le jury se compose en effet de deux professeurs de matières différentes: l'un est obligatoirement un professeur d'une des spécialités de l'élève, l'autre de n'importe quelle discipline. "Le plus important est donc de rester clair, explicite, et concis", conseille Sébastien Planchenault.

Cet enseignant recommande de privilégier les phrases courtes et de prendre le temps de réfléchir avant de répondre aux questions dans la deuxième partie de l'épreuve - un échange de dix minutes avec le jury sur le sujet de l'élève durant lequel les enseignants peuvent demander au candidat d'approfondir sa pensée.

"Si on n'a pas la réponse à une question, il est préférable de dire qu'on ne sait pas, que l'on n'a pas encore suffisamment de recul sur la discipline, plutôt que d'essayer d'embrouiller le jury, de donner une réponse fausse ou complètement incongrue", met en garde Sébastien Planchenault.

2. Utiliser le support

Les candidats peuvent créer durant les vingt minutes de préparation un support - qui n'est pas obligatoire. Ce support peut être conservé par l'élève pendant son exposé ou remis au jury - bien qu'il ne soit pas évalué.

Certaines disciplines se prêtent plus que d'autres à l'utilisation de ce support, comme les sciences de la vie et de la Terre, la physique-chimie ou les mathématiques (la spécialité la plus choisie, par 37,5% des élèves) qui peuvent nécessiter une démonstration.

"Il ne faut pas hésiter à utiliser le support pour écrire des formules, un schéma, une représentation qui permet de faciliter la présentation des éléments mathématiques", recommande Sébastien Planchenault, de l'APMEP.

"C'est vrai que pour les mathématiques, ce n'est pas toujours facile de rendre accessible cette discipline, mais le support peut aider", poursuit-il.

Pour les autres disciplines, ce support peut tout simplement prendre la forme du plan de l'exposé, sorte de pense-bête pour garder le fil de sa présentation.

3. S'entraîner à ne pas dépasser les 5 minutes de présentation

Le grand oral est chronométré: cinq minutes pour présenter la question durant la première partie de l'épreuve, puis dix minutes d'échange avec le jury sur le sujet et enfin en dernière partie cinq minutes pour que l'élève évoque son projet d'études dans le supérieur ou ses perspectives professionnelles.

"Cinq minutes, cela peut sembler très long si on n'a pas préparé, mais c'est en fait très court", prévient pour BFMTV.com Christine Guimonnet, secrétaire générale de l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APGH).

La spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) est choisie par 28% des élèves. "Il faut donc s'entraîner et répéter la présentation de sa question pour ne pas qu'elle soit bouclée en deux minutes mais pour ne pas non plus que l'élève n'ait que le temps de faire son introduction", alerte Christine Guimonnet.

Car au bout de cinq minutes, le ou la candidate qui dépasse le temps imparti sera coupé par le jury - qui le prévient tout de même peu avant qu'il arrive au terme de cette première partie. Le défaut inverse serait donc de débiter sa présentation à toute vitesse pour la boucler en respectant les cinq minutes.

"On peut et il faut prendre le temps de poser sa voix, de souffler et de respirer", insiste Christine Guimonnet. "Les vingt minutes de préparation peuvent justement permettre de noter ce qui est primordial durant les cinq premières minutes de ce qui est secondaire et qui peut servir pour la deuxième partie de l'épreuve."

4. Bien réviser le chapitre concerné en vue de l'échange

En principe, les deux questions retenues par le ou la candidate pour le grand oral (le jury n'en choisit qu'une le jour de l'épreuve) s'inscrivent dans le programme d'une ou des deux spécialités.

Pour la voie générale, les deux enseignements de spécialité doivent être représentés: soit deux questions s'adossant chacune à un enseignement de spécialité différent, soit une question s'adossant à un enseignement de spécialité et une question transversale aux deux enseignements, soit deux questions transversales. Dans la voie technologique, les questions s'appuient sur l'enseignement de spécialité dans lequel un projet a été mené.

"Dans la deuxième partie de l'épreuve, l'élève peut tout à fait être interrogé sur le chapitre auquel se rapporte son sujet", avertit pour BFMTV.com Camille Aymard, co-secrétaire générale de l'Association des professeurs de sciences économique et sociales (APSES).

La spécialité sciences économiques et sociales est le deuxième enseignement le plus choisi, soit par 35,8% des élèves de terminale. "Il est donc plus que bienvenue de revoir le chapitre en question avant l'épreuve", poursuit Camille Aymard. "C'est ici que les collègues vont aller chercher les questions."

https://twitter.com/chussonnois Céline Hussonnois-Alaya Journaliste BFMTV