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Drut : « Le forfait de Liu Xiang n'est pas mis en scène »

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Sachant qu'il ne pourrait pas courir, Liu Xiang est entré dans le stade avant de déclarer forfait. Guy Drut l'a su « avant tout le monde » et est persuadé que le Chinois était sincère.

Invité de Bourdin & Co ce matin en direct de Pékin, Guy Drut, membre du CIO et champion olympique du 110 mètres haies en 1976, est revenu sur le forfait de la star nationale Liu Xiang.

Jean-Jacques Bourdin : Pour Liu Xiang, y'a-t-il eu mise en scène ?

Guy Drut : Non, pas du tout. Le hasard des choses a fait que j'étais un peu averti avant tout le monde. J'étais allé jeter un petit coup d'œil et rassurer Ladji Doucouré juste avant sa série. En arrivant, Renaud Longuèvre son entraîneur et Jacques Piasenta qui m'ont tout de suite averti que Liu Xiang était venu voir d'entrée de jeu son pote Ladji, en lui disant « écoute, j'ai le tendon en marmelade, je ne pourrais pas courir donc je déclare forfait ; je tenais à te prévenir ». Ladji a été quand même déstabilisé pendant pas mal de temps. Très rapidement, Renaud l'a aidé à se recadrer, à se refaire un moral pour sa course, parce qu'il est là pour ça.
Je le savais en montant dans les tribunes; les presque 100 000 Chinois qui y étaient l'ignoraient, la Chine entière l'ignorait à ce moment là. Quand il est arrivé sur le stade, on a vu, les uns et les autres, qu'il claudiquait pas mal. Mais je me suis dit que c'était peut-être un coup d'esbroufe. A ce niveau là, ça m'étonnait. Quoique, on peut tout envisager. Et puis, on s'est rendu compte que manifestement il ne pouvait pas courir.

Jean-Jacques Bourdin : Il savait qu'il ne pouvait pas courir, mais il est quand même entré dans le stade ?

Guy Drut : A mon avis, on lui a fait savoir qu'il fallait quand même qu'il rentre. Il est quand même dans un pays où on ne fait pas toujours ce qu'on veut. On va dire ça comme ça. On a du lui dire « il faut que tu rentres sur le stade, et tu fais le maximum ». Parce que c'est vrai que sinon, les gens auraient encore moins compris.
Je ne veux pas me mettre à sa place, mais je crois que c'est vraiment terrible ; il doit être malheureux comme la pierre.

La rédaction-Bourdin & Co