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Société

Don d'organes : parlez-en !

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Ce lundi 22 juin, la journée nationale du don d'organes a pour but de favoriser le dialogue dans les familles. Favorable ou non, l'avez-vous dit à vos proches ? Les conseils d'un médecin.

Ce lundi 22 juin, c'est la 14ème journée nationale du don d'organes. L'objectif de cette journée : favoriser le dialogue dans les familles. Car peu de citoyens s'expriment de leur vivant sur le don d'organes. Etes-vous prêt à faire cette démarche, à en parler à vos proches ou au contraire à vous inscrire au registre des refus ? Expliquez-vous dans le forum ci dessous.

Selon une enquête IPSOS réalisée en 2006, seuls 41% des Français ont fait connaître leur position sur le don d'organe à leurs proches. Et le taux de refus a même augmenté l'an passé, atteignant 30%. Un taux de refus « souvent dû au fait que les proches ne connaissent pas la volonté du défunt », explique le docteur Alain Atinault, de l'Agence de la Biomédecine [qui a remplacé l'Etablissement français des greffes], responsable de la répartition des greffons en France.
« Au moment d'un décès, toujours brutal, leur position est difficile. Donc le message c'est : je dois décider de mon vivant, je dis mon choix à mes proches et je connais aussi leur choix. Le principal, c'est d'en parler. Parce que l'idée est de respecter la volonté de ses proches, et le mieux c'est de la connaître. » En France, le consentement du donneur est présumé : si vous décédez, on part du principe que vous acceptez de donner vos organes. Sauf si vous êtes inscrit au registre national des refus. 71 000 personnes y sont enregistrées. Vos proches peuvent toujours s'opposer au don d'organe. Si vous y êtes favorable, vous pouvez retirer une carte de donneur sur le site internet www.france-adot.org. Sans valeur juridique, cette carte permet uniquement d'indiquer votre volonté à votre famille.

« Pour le rein, il y a pénurie »

Les besoins de greffes sont importants. 13 000 personnes sont en attente d'une greffe aujourd'hui en France. L'année dernière, 4 620 transplantations ont été réalisées, dont près de 3 000 étaient des greffes de reins. Suivent celles du foie (1 011), du cœur (360), des poumons (196), du pancréas (84), du bloc cœur-poumons (19), et des intestins (13).
Des chiffres qui progressent, mais restent insuffisants, souligne le docteur Alain Atinault : « Pour le rein, l'organe le plus greffé, on a vraiment un déficit entre les greffes de reins et l'offre de donneurs. Il y a pénurie. Dans les autres types d'organes, on est à flux tendus. C'est pour ça que certaines personnes décèdent, faute de greffons au bon moment. [ndlr, 222 patients sont décédés en 2008, faute d'avoir trouvé un donneur à temps] Quand vous êtes en attente de greffe de cœur ou de foie de façon urgente, s'il n'y a pas de greffon disponible, c'est souvent le décès. »

« Des survies de greffon qui dépassent 25 ans »

La greffe reste en effet une question de vie ou de mort pour la plupart des patients. Plus qu'un espoir de survie, c'est souvent la chance d'une nouvelle vie, comme l'explique le docteur Alain Atinault : « Une personne greffée du rein peut espérer avoir son rein pendant 15 à 20 ans, au moins ; c'est une moyenne. [ndlr, un greffon rénal épargne en moyenne plus de 10 années de dialyse, soit 560 000 euros d'économie par malade.] Sur les greffes de foie, il y a actuellement des survies de greffon qui dépassent 25 ans. Ça s'améliore tous les jours, en particulier grâce aux recherches sur les médicaments anti-rejet. Le rejet existera toujours. Nous avons notre système humanitaire, et notre organisme a forcément tendance à combattre un organe étranger. Mais les médicaments actuels permettent de contrôler de mieux en mieux ce système, avec de moins en moins d'effets secondaires. »

La rédaction, avec Véronique Verdin-Bourdin & Co