BFMTV
Société

Dix ans de réclusion pour avoir tenté d'empoisonner sa fille

Un père de famille de 38 ans a été condamné à dix années de réclusion criminelle par la cour d'assises de Loire-Atlantique, et immédiatement incarcéré, pour avoir tenté d'empoisonner sa fille de 2 ans à la soude caustique en juin 2006. /Photo d'archives/R

Un père de famille de 38 ans a été condamné à dix années de réclusion criminelle par la cour d'assises de Loire-Atlantique, et immédiatement incarcéré, pour avoir tenté d'empoisonner sa fille de 2 ans à la soude caustique en juin 2006. /Photo d'archives/R - -

NANTES (Reuters) - Un père de famille de 38 ans a été condamné mardi à dix années de réclusion criminelle par la cour d'assises de Loire-Atlantique,...

NANTES (Reuters) - Un père de famille de 38 ans a été condamné mardi à dix années de réclusion criminelle par la cour d'assises de Loire-Atlantique, et immédiatement incarcéré, pour avoir tenté d'empoisonner sa fille de 2 ans à la soude caustique en juin 2006.

La peine correspond aux réquisitions de l'avocat général contre cet homme jugé depuis lundi pour " administration de substance nuisible à un mineur de moins de quinze ans par ascendant ".

D'après les psychiatres qui l'ont examiné, l'accusé est atteint du syndrome de Münchhausen par procuration, une pathologie rarissime qui touche "les êtres profondément déprimés avec des tendances destructrices".

Ces derniers simulent une maladie pour être admis à l'hôpital, lieu de régression privilégié où ils n'ont plus à porter le fardeau de l'existence, estiment-ils.

Selon les policiers, Sébastien a administré de la soude caustique à sa fille de 21 mois, dans la nuit du 11 au 12 juin 2006, alors qu'il se trouvait seul dans la chambre d'hôpital où il l'avait fait admettre trois jours plus tôt pour de prétendues "convulsions".

L'intoxication, dont la fillette a gardé de graves séquelles, s'était produite peu après que l'accusé ait été quitté par la mère de l'enfant, enceinte d'un autre homme.

Selon cette dernière, son ex-compagnon aurait tenté de l'atteindre à travers Léa.

Tout au long de son procès, l'accusé a été décrit par ses proches comme un malade imaginaire, qui "racontait des histoires, mentait sur tout et s'inventait une vie ".

Cet employé de restaurant, qui s'est infligé à plusieurs reprises des brûlures, affirme ainsi être atteint d'une sclérose en plaques, qui n'a toutefois jamais été démontrée par les examens médicaux.

Sébastien avait aussi fait croire à sa première femme qu'il était touché par un cancer généralisé après leur rupture en 2003.

L'accusé a toutefois nié au cours de son procès avoir voulu empoisonner sa fille, imputant l'intoxication à une probable erreur du CHU de Nantes. Il avait pourtant reconnu les faits en garde-à-vue, avant de se rétracter et mettre ses aveux sur le compte de pressions policières.

Guillaume Frouin, édité par Thierry Lévêque