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Deux hommes agressés à la sortie de la synagogue de Créteil

L'agression des deux hommes a eu lieu samedi soir à la sotie de la synagogue de Créteil

L'agression des deux hommes a eu lieu samedi soir à la sotie de la synagogue de Créteil - -

Au lendemain de la fusillade meurtrière survenue au Musée Juif de Bruxelles, le ministre de l'Intérieur français a annoncé dimanche l'agression à Créteil de deux hommes de "confession israélite".

Deux hommes de "confession israélite qui sortaient samedi en début de soirée de la synagogue de Créteil", dans le Val-de-Marne, ont été agressés, indique dimanche le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué, condamnant cet acte "avec une très grande sévérité".

Ces deux personnes "se sont fait violemment agressées par deux individus qui ont pris la fuite. Ces deux hommes de confession juive, ont été choqués, contusionnés mais leur pronostic vital n'est pas engagé", a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, sur BFMTV.

"Parce qu'ils étaient juifs"

Albert El Harrar, le président de la communauté juive de Créteil, a affirmé au micro de BFMTV que les deux jeunes hommes ont été agressés "parce qu'ils étaient juifs". Les victimes portaient "la tenue vestimentaire du shabbat" et "une kippa sur la tête", indique Albert El Harrar.

"Ce sont deux jeunes frères qui se dirigeaient vers la synagogue, ils étaient à 300 mètres (...), ils ont été agressés par deux personnes (...). Une personne a fait une petite tape sur l'épaule [du] grand frère qui a eu juste le temps de se retourner pour recevoir un coup de poignard américain sur l'oeil", raconte le président de la communauté juive de Créteil.

Selon ce dernier, le plus jeune des deux frères est sorti de l'hôpital samedi vers 23h30, tandis que le second, qui a passé un scanner, "est retenu sous observation une dizaine de jours pour après subir une opération".

Sécurité des lieux de culte israélite renforcée

Le ministre a dès samedi soir, "donné instruction à tous les préfets de renforcer immédiatement la sécurisation des établissements liés au culte israélite ou à la culture juive", ajoute le communiqué, au lendemain d'une fusillade qui a fait trois morts et un blessé grave au Musée juif de Bruxelles.

Le ministre "tient à réaffirmer sa détermination sans faille à combattre celles et ceux qui, par leurs actes meurtriers ou leurs paroles nauséabondes, propagent le racisme et l'antisémitisme et mettent à mal la cohésion dont notre société a plus que jamais besoin".

"Les services de police et de gendarmerie sont donc ainsi mobilisés sur l'ensemble du territoire pour veiller au bon déroulement des offices religieux et des manifestations culturelles publiques", indique le ministère.

Bernard Cazeneuve tient à apporter aux victimes de l'agression de Créteil "tout son soutien et à les assurer du plein engagement des services de police pour identifier et interpeller dans les meilleurs délais les auteurs de ces actes intolérables". Le communiqué du ministère ne donne pas de précisions sur les circonstances de l'agression ni sur l'état des victimes.

Rassemblement devant l'ambassade de Belgique à Paris

Au lendemain de la fusillade de Bruxelles et avant que l'agression de Créteil ne soit connue, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a appelé à un rassemblement silencieux dimanche à 18h devant l'ambassade de Belgique à Paris, "pour rendre hommage aux victimes et exprimer de la solidarité à leurs familles".

L'attaque de Bruxelles a été sévèrement condamnée dès samedi soir par le président François Hollande et par les principaux responsables de la communauté juive de France, dont le président du consistoire israélite Joël Mergui et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Roger Cukierman.

Dimanche, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) estimait dans un communiqué que "les juifs sont de nouveau en danger dans plusieurs pays de l'Union européenne", évoquant une "situation inquiétante et persistante (...) due à la stigmatisation d'Israël, de son armée, de son gouvernement, autant que des divagations anti-juives de prétendus humoristes, idéologues , extrémistes de droite et de gauche, tels que Dieudonné ou Soral".

M.G. avec AFP