Deux commissaires condamnés pour avoir fait sauter des PV

Plusieurs fonctionnaires de police, dont deux commissaires, passaient devant le juge ce mardi. Ils leur a notamment été reproché d'avoir fait sauter des PV en l'échange de certaines faveurs...

Deux commissaires de police ont été condamnés, ce mardi, à des peines de huit et dix mois de prison avec sursis assorties d'amendes, notamment pour corruption, pour avoir fait sauter des contraventions.

Inférieures aux réquisitions

Les peines prononcées par le tribunal correctionnel de Paris sont largement inférieures aux réquisitions du parquet. L'ancien commissaire de Colombes (Hauts-de-Seine) aujourd'hui à la retraite, François Ottaviani, 64 ans, a été condamné à dix mois avec sursis et 8.000 euros d'amende.

Il lui était reproché d'avoir sollicité des "indulgences" pour faire annuler des contraventions, consulté des fichiers de police ou être intervenu de diverses manières pour des amis ou relations et d'avoir profité de rétributions comme des invitations à des bonnes tables de restaurant.

"Je vais faire appel", a-t-il simplement déclaré, désireux de "montrer que ce que j'ai fait n'est pas délictueux".

Des aveux "sous pression"?

A la barre, il avait minimisé la portée des interventions qui lui sont reprochées, revenant sur ses déclarations faites devant l'IGS (Inspection générale des services, la "police des polices"), sous la "pression".

Il s'était défendu d'avoir accordé le moindre "privilège" à une interprète, avec qui il a eu une liaison et avec qui son service travaillait. Sont également en cause le prêt d'une voiture ou la proposition du prêt d'un appartement en Corse, ou bien encore la mise à disposition, pour l'un de ses amis à deux reprises, d'une voiture de police conduite par une fonctionnaire, qui se trouve être la marraine de sa fille. La policière a été condamnée à 500 euros d'amende.

Il faisait sauter des PV

Un autre commissaire, qui était chef de service de l'officier du ministère public au tribunal de police de Paris a quant à lui été condamné à huit mois de prison avec sursis et 6.000 euros d'amende. Il lui était reproché d'avoir annulé ou fait annuler des PV, contre des places à Roland-Garros pour son fils, à un concert de Shakira pour sa femme, ou la promesse de rencontrer l'acteur Jean-Paul Belmondo.

S'il a admis que sa pratique n'était "peut-être pas une bonne pratique", il l'a "toujours connue à la préfecture de police", avait-il expliqué. L'ami de François Ottaviani, qui avait bénéficié de la voiture de police en guise de taxi a 2.000 euros d'amende.

Jé. M. avec AFP